Alors que se tient jusqu’au 5 mars le Salon International de l’Agriculture à Paris, les candidat·e·s à la présidentielle égrainent parfois quelques bribes sur leur vision de l’agriculture, entre un selfie devant un mouton en cage et une réponse démagogique à un agriculteur ou une agricultrice désespéré·e.

Les Jeunes Écologistes ne paradent pas dans les allées du salon, mais souhaitent apporter leurs réponses aux crises traversées par l’agriculture française, qui sont avant tout des crises humaines, sociales, animales et environnementales.
Sur leur plateforme jeunesavecunprojet.top, deux propositions concernent particulièrement l’agriculture et l’alimentation. Les propositions 4 et 17 visent à réorienter la politique agricole vers un soutien massif à l’agriculture biologique paysanne et défendre l’alimentation végétale auprès des pouvoirs publics.

« Les très mauvaises conditions de vie des agriculteurs et agricultrices, les scandales dans les abattoirs comme dans les élevages et l’explosion des maladies chroniques liées à une mauvaise alimentation, à l’exposition aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens doivent nous alerter. Notre modèle agricole dépassé doit changer, c’est une question économique, écologique et sanitaire » alerte Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes.

L’agriculture biologique paysanne est une bonne partie de la solution. L’État et les collectivités doivent accompagner son développement avec une politique alimentaire et agricole à la hauteur des enjeux. Alors que commence à être débattue au niveau européen une nouvelle réforme de la Politique Agricole Commune, il est temps de réorienter cet outil vers le soutien aux petites et moyennes exploitations, à l’agroécologie et plus particulièrement à la biodynamie et à la permaculture. Au lieu de chercher à tout prix à industrialiser notre agriculture pour augmenter les exportations, l’agriculture européenne doit se concentrer sur la fourniture d’une nourriture de haute qualité à l’ensemble des citoyen·ne·s européen·ne·s. Les producteurs et les productrices demandent avant tout de pouvoir vivre de leur production et non des aides, il est donc nécessaire de revenir sur plusieurs dogmes libéraux et réintroduire des mesures de contrôles des marchés, notamment via des quotas.

Alors que 220 hectares de terres agricoles sont perdus chaque jour au profit de l’étalement urbain et des zones commerciales périphériques, les Jeunes Écologistes demandent également la sanctuarisation du foncier agricole. La politique agricole française fait partie d’un tout : revenir sur le développement proéminent des centres commerciaux en périphérie des villes permet de maintenir des terres agricoles, mais aussi de revenir à des commerces de proximité favorisant les circuits courts. Cela dynamise à la fois les zones rurales et les centres des villes moyennes !

« Un projet cohérent, ça se construit ! On ne peut pas croire les candidat·e·s à la présidentielle qui disent défendre les paysan·ne·s, le monde rural et le pouvoir d’achat des Français-es tout en protégeant les profits des grands groupes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution » tacle Benjamin Kaufmann, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.

Par ailleurs, plus de 3 millions d’animaux non-humain·e·s terrestres sont tué·e·s chaque jour en France. Nous n’avons jamais autant exploité et fait souffrir les animaux non-humain·e·s, alors même que nous ne les avons jamais aussi bien étudié·e·s et aimé·e·s : il s’agit là d’une dissonance cognitive, particulièrement illustrée au Salon International de l’Agriculture, entre le fait que nous aimions les animaux et la croyance de ne pas pouvoir nous passer de viande ou de fromage. Pour y répondre nous nous persuadons que l’objet « viande » n’est pas lié à l’individu « vache ».

Pour réduire l’exploitation animale et les souffrances, la destruction environnementale et les famines qu’elle cause, les Jeunes Écologistes proposent :

  • La mise en place d’un étiquetage « végétarien » et « végane » obligatoire et gratuit ;
  • L’évolution du Programme National Nutrition Santé pour informer et valoriser une alimentation végétalienne ;
  • La formation des professionnel·le·s de santé à une alimentation non carnée ;
  • La reconnaissance du caractère non-nécessaire de la consommation de viande et de poisson via la fin de l’application d’un taux réduit de TVA à 5,5% sur ces produits ;
  • La fin des subventions pour les élevages industriels et l’accompagnement des éleveurs et éleveuses qui le souhaitent à la reconversion (en s’inspirant des pays ayant interdit la production de foie gras).

Les Jeunes Écologistes rappellent enfin que le pouvoir est aussi dans les mains des politiques locales. Par exemple, 11 millions de repas sont servis quotidiennement par la restauration collective. Instaurer le bio à la cantine ainsi que des plats végétaliens, ce sont des tonnes d’engrais et pesticides économisées et des millions de vies animales épargnées.

CONTACTS PRESSE :

  • Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale – 06 05 37 97 56
  • Benjamin Kaufmann, co-secrétaire fédéral – 06 82 45 78 42
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