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Compte rendu issu des discussions avec Larissa Hansford, permanente aux jeunes écolos anglais, en charge principalement du développement du parti.
- L’illusion d’un parti écologiste fort en Angleterre ou un véritable souffle écolo anglais?
Certes le bio, le végétarisme, le végétalisme sont plus courant de l’autre côté de la Manche mais cela n’en fait pas pour autant une terre propice à l’écologie.
Le système électoral anglais est peu favorable aux écologistes, il est très proche du système électoral français. Il conduit à une hégémonie des gros parties tout en ne laissant que peu de places aux petites structures.
Avec une seule députée au Parlement national élue en 2010, Caroline Lucas, la force du Green Party pourrait paraître dérisoire. Pourtant la croissance des écologistes est bien réelle depuis les élections de 2004, qui ont permis le maintien des deux élus écolos, malgré la diminution des sièges à pourvoir. Caroline Lucas en est un preuve, elle est la première écologistes à accéder à la Chambre des députés.
Mais le souffle écolo ne provient que d’une volonté d’un mieux vivre environnemental auquel beaucoup d’anglais tentent de plus en plus de parvenir, mais bien d’une volonté globale de transformer la société. Le Green Party a gagné en moins de deux ans plus de 1500 adhérents, quant aux Young Greens ils sont passés de 1700 à plus de 2700 membres en une seule année.
- La crise y est pour beaucoup, mais elle seule ne peut expliquer ces vagues d’adhésions.
Pour de plus en plus d’anglais « la gauche incarnée par le Labour se meure, ses fondements sociaux ne sont plus les mêmes, l’aspiration au libéralisme a pris la place de la volonté de parvenir à une société fondamentalement plus juste ».
Les écolos défendent une éducation publique et libre pour tous permettant à chacun de réussir sa vie, ultra présents dans les mobilisations universitaires ils ont su en partie donné une nouvelle aspiration à la jeunesse. Seul parti politique anglais à avoir remis en cause les propos de Cameron sur les manifestations « londoniennes », ils préfèrent plutôt parler de désarroi social que de simples voyous venus faire leurs emplettes.
Proche des mêmes fondements que l’écologie française, l’écologie anglaise remet en cause le libéralisme économique. Profondément anti-capitalistes et anti-productivistes les écologistes anglais replacent le débat politique autour de la conception d’une société plus juste. Ainsi ils se revendiquant anti-capitalismes car le dogme de la croissance en tant que seul indicateur de performance sociétale ne peut plus être d’actualité. Car le libéralisme économique ne permet pas de préserver notre environnement, ni ne peut contribuer à une véritable justice sociale. Anti-productivites car produire pour produire n’est pas un objectif viable pour nos sociétés, l’économie déshumanisée ne peut plus être acceptée, elle n’a pas de sens.
C’est ainsi que le Green Party et les Young Greens expliquent en partie leur « croissance » rapide de ces dernières années.
Rien est encore joué, il leurs faut encore passer les élections municipales de mai pour enfin pouvoir confirmer ce souffle écolo.
Mais pourtant on peut déjà affirmer que la gauche anglaise n’est pas morte: le Green Party est en passe de prendre la relève.
Mathieu Béchu