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L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est définie comme un avortement provoqué et décidé pour des raisons non médicales et s’incrivant dans un cadre légal. Elle représente une avancée considérable dans le combat féministe de la reconnaissance du statut de la femme comme un individu libre et disposant de la personnalité juridique, au même titre que les hommes. L’accès libre à l’IVG symbolise une avancée majeure dans la place des femmes dans une société. En effet, il permet d’une part aux femmes d’être la seule personne pouvant disposer de leur corps. Il permet aussi aux femmes de choisir librement de leur vie, en leur permettant de devenir parent ou non, et quand cela se produira. Il symbolise alors aussi la liberté pour une femme d’être l’unique personne responsable de sa propre vie et de choisir ses composantes (vie professionnelle, vie personnelle). Le droit à un accès libre à l’IVG est donc un droit fondamental constituant de la dignité humaine et l’émancipation de chacune.

 

Pour que l’accès à l’IVG soit réellement libre, les femmes doivent avoir accès à une information gratuite et non biaisée par des considérations idéologiques, à des équipements médicaux modernes, à des praticiens formés, un accompagnement psychologique dans leur choix, ainsi que la possibilité d’être remboursées des frais de l’intervention.

Fruit d’un long combat de nombreuses femmes, mais aussi d’hommes, connu-e-s ou anonymes pour lesquel-le-s l’acte d’avorter clandestinement engageait la vie des femmes mais aussi la liberté (pour les femmes, comme pour le praticien), l’IVG libre est rentré dans la législation comme dans les mœurs en France. La majorité des autres pays de l’Union Européenne ont une législation similaire à celle de la France.

 

Or, le 20 décembre 2013, le gouvernement de Mariano Rajoy (président du gouvernement espagnol) a adopté un projet de loi autorisant l’avortement uniquement en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l’objet d’une plainte antérieure. Ce projet de loi balaye alors les avancées sociales qu’avait permis la loi votée en 2010 par le gouvernement socialiste, qui autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus. Selon un sondage publié par El Pais, 78 % des Espagnols rejettent ce projet de loi.

 

Les Jeunes écologistes de Franche-Comté se sont joints à l’action de l’association Osez le féminisme qui proposait de se prendre en photo avec les mots “nunca mas” (plus jamais, en espagnol) et avec un cintre ou des aiguilles à tricoter. Le message fait référence à l’avortement clandestin qui, malgré les risques énormes qu’il représente (stérilité, mort), était -et est toujours- pratiqué dans les pays ou l’IVG n’est pas légal ou bien des entraves à son accès existent. Aujourd’hui, l’action est relayée en Espagne, France et en Suède. Vous aussi vous pouvez contribuer au soutien des femmes espagnoles et à la révolte contre un gouvernement qui choisit de faire régresser les droits humains fondamentaux : envoyez votre photo à : mybodycampaign@gmail.com ou publiez-la directement sur les réseaux sociaux avec les mots-clés #AlertaFeminista et #abortolibre.

 

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Les Jeunes Ecologistes de Franche Comté se joignent aussi à Osez le Féminisme, ainsi qu’aux autres associations féministes, quant à leur exigence que l’Union Européenne adopte la clause de l’Européenne la plus favorisée. Une telle disposition permettrait de faire bénéficier à chaque citoyenne européenne de la législation la plus avancée existant dans l’Union pour chaque aspect de la vie des femmes (violence conjugale, parité en politique, congé parental, …). Serait la première pierre de la construction d’une Union européenne sociale.

 

Malheureusement, l’Espagne ne fait pas figure d’exception en matière de régression sociale.  En effet, la Suisse aussi fait un pas de géant en arrière après avoir fait un petit pas en avant. En juin 2002, le code pénal suisse était modifié pour accorder à la femme la liberté de choisir d’interrompre sa grossesse pendant les dix premières semaines, le choix étant alors soumis à l’approbation médicale jusqu’alors. De plus, depuis 1981, les interruptions de grossesses sont remboursées par l’assurance-maladie de base. Or, une initiative populaire fédérale sera soumise au vote le 9 février 2014. Intitulée « Financer l’avortement est une affaire privée », cette initiative populaire réclame la fin du remboursement des IVG par l’assurance maladie obligatoire suisse (équivalent de sécurité sociale en France).  Une pétition a été organisée pour que les citoyens susses disent non à  des idées aussi scandaleuses. Les Etats unis aussi ont cédé aux chants des sirènes de la régression sociale, car pas moins de trente états des projets de lois anti-IVG et/ou contraception menacent les droits des femmes. Pas plus tard que le dimanche 19 janvier, en France aussi ce droit fondamental est remis en question lors de la “Marche pour la vie”.

 

Les femmes ne sont plus aujourd’hui des mineures passant de la responsabilité de leur père à celle de leur mari. A l’heure ou le monde se laisse envahir par une montée des idées conservatrices, voire réactionnaires, les Jeunes Ecologistes de Franche Comté affirment leur refus de la régression de notre société. Nous affirmons notre souhait de vivre dans une société ou chacun a le même droit au bonheur et ou les rapports de domination n’existent plus. Les événements actuels nous prouvent que si, certes de nombreux progrès sociaux sont à faire, il faut malheureusement rester vigilant pour ne pas perdre nos droits durement acquis et de laisser à chacun-e de choisir librement de sa vie.

 

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