Tribune pour l’accueil de toutes et de tous les réfugiées et réfugiés

« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »

            ~ Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ­— Article 3

            Le vingt-quatre février 2022, le président de la Russie Vladimir Poutine a enfreint les règles du droit international en décidant d’envahir l’Ukraine. Depuis, l’Union Européenne a mis en place une série de mesures visant à sanctionner l’acte de Vladimir Poutine, notamment en excluant certaines banques russes du système SWIFT, en gelant les avoirs des banques russes, des oligarques et de Vladimir Poutine en Europe, en fermant l’accès à l’espace aérien européen aux avions russes, en réduisant l’accès russe aux marchés européens des capitaux et en apportant une aide militaire à l’armée ukrainienne. L’unité quant à l’attitude à adopter face à ce conflit est également visible par la solidarité qui a émergé partout en Europe. Le Haut Commissariat aux Réfugiés dénombre déjà plus de trois millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens qui ont quitté leur pays en raison de la guerre contre la Russie.

Toutefois, il nous faut alerter sur la différence de traitement qui commence à s’installer concernant l’accueil des réfugiées et réfugiés ukrainiennes et ukrainiens. (citer des articles qui soulignent cela) Il n’est pas digne de marquer une différence de traitement entre les réfugiées et réfugiés fuyant l’Ukraine en raison de leur nationalité ou de leur couleur de peau. Il n’est pas acceptable qu’un représentant du peuple français au parlement européen définisse la “qualité” des réfugiés, que ce soit en fonction de leurs origines ou d’autre chose.  Il est important de réaffirmer que chaque être humain a le droit à un secours équivalent dès son arrivée dans un pays étranger. Conformément à la Convention de Genève de 1951, les États membres de l’Organisation des Nations-Unies s’engagent à ce que tout réfugié fuyant un conflit soit traité « sans discrimination quant à la race, la religion ou le pays d’origine. » (article 3)

Relire la Convention de Genève et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme fait prendre conscience par ailleurs que cet accueil juste des Ukrainiennes et des Ukrainiens doit être aussi important et juste lorsqu’il s’agit de réfugiées et réfugiés d’autres pays. La solidarité qui s’organise autour de l’Ukraine force bien sûr le respect ; elle doit se poursuivre tant que la situation l’exige, et ce pour toutes les personnes qui fuient le pays. Cependant, cet élan de solidarité des citoyennes et des citoyens de toute l’Europe doit souligner son caractère universel. Chaque conflit, chaque guerre, chaque événement poussant des personnes à quitter leur pays exige des États en paix un accueil digne. Accueillir les Ukrainiennes et les Ukrainiens, c’est aussi penser aux Afghanes et Afghans, aux Syriennes et Syriens, aux Ouïghours et à toutes les personnes dont la vie devient impossible en raison de la guerre intra-étatique ou interétatique, de persécutions ou encore du dérèglement climatique.

Nous appelons donc à la poursuite de cet élan collectif, à sa continuité et à son élargissement aux réfugiées et réfugiés de tous horizons au niveau national et européen dans une logique de représentation des droits de l’Homme et de respect du droit européen.

Les Jeunes Ecologistes

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