Depuis maintenant près de trois mois, de nombreuses personnes, dans de nombreux secteurs, se mobilisent contre la réforme des retraites du gouvernement. Ce projet régressif n’a pour but que de casser un peu plus les droits sociaux. L’ « universalité », novlangue macroniste, qu’invoque le gouvernement face aux régimes “spéciaux” est un faux semblant hypocrite : seuls quelques-uns sont supprimés, au fur et à mesure des négociations certains sont réintroduits dans des logiques purement clientélistes et stratégiques. L’existence de ces régimes est le fruit de contestations et de revendications sociales passées dont notre société doit être fière.
Les Jeunes Écologistes ont été présent·e·s pour revendiquer nos droits à une pension qui puisse nous garantir une vie décente, sans augmenter la durée du temps de travail. Nous nous opposons au régime par points, au calcul du montant des pensions sur l’ensemble de la vie active, qui ne visent qu’à une baisse des pensions et créeront une incertitude plus grande encore sur leur montant, et à l’instauration d’un âge pivot, synonyme d’un recul de l’âge de départ à la retraite qui ne dit pas son nom.
Une multitude de secteurs professionnels, d’associations, de collectifs, d’organisation se sont mobilisé·e·s : cheminot·e·s, enseignant·e·s, avocat·e·s, danseur·ses de l’opéra de Paris, Gilets Jaunes, retraité·e·s,… En tout, 10 appels de l’intersyndicale ont rassemblé des centaines de milliers de personnes sans compter des initiatives locales comme des marches aux flambeaux ou des manifestations jeunes. Ces actions et manifestations sont soutenues par une large majorité de la population ce qui souligne à quel point le rejet de cette réforme est fort.
Mais le gouvernement, du haut de sa tour d’ivoire, a superbement ignoré la contestation en montrant son dédain pour les corps intermédiaires comme les syndicats. Les forces de l’ordre ont usé de la répression contre les manifestant·e·s, soulignant ainsi l’autoritarisme grandissant du gouvernement. Le projet de loi a donc été soumis à l’Assemblée où les partis d’opposition ont déposé 41 000 amendements pour le contrer.
Les débats que ceux-ci auraient suscités représentaient sûrement trop de démocratie puisque hier Edouard Philippe a annoncé le recours au 49.3 pour mettre un terme “à cet épisode de non débat”… et ce précisément au moment où le débat parlementaire allait entrer dans l’examen des articles portant sur la détermination de la valeur du point, le calcul des montant des retraites et “l’âge d’équilibre” (articles 9 et 10), qui aurait obligé les députés de la majorité à répondre à des questions bien épineuses et à faire face à leur impréparation. Ce recours porte un nouveau coup à notre démocratie déjà bien souffrante.
Les Jeunes Écologistes s’insurgent contre ce déni de démocratie et tiennent à rappeler au gouvernement qu’iels sont actuellement “la minorité qui bloque le pays” pour davantage de justice sociale. Ce passage en force est inacceptable et augmente un peu plus la fracture entre la minorité startuppeuse qui prétend nous manager par ses politiques néolibérales et la colère des différentes catégories de travailleur·se·s, chômeur·se·s,retraité·e·s et jeunes.
Les Jeunes Écologistes appellent à continuer et continueront la lutte et demandent aux député·e·s de voter la motion de censure contre le gouvernement.