« Oh c’est compliqué », « vous voulez vraiment mon avis ? »…Les Jeunes Écologistes d’Alsace se sont installés sur la place des Halles le 23 janvier au matin, afin d’interpeller les passants sur la question « quelles solutions (fausses ou bonnes) face au terrorisme ? ».
Des personnes âgées de 3 à 83 ans, de toutes origines sociales, culturelles, confessionnelles, s’arrêtent interloqués par une guirlande de cartons accrochés sur une ficelle. Rapidement, les langues se délient, la parole se libère, parfois en réaction aux messages laissés par d’autres sur ces cartons affichés aux yeux de tous : « moins d’armes, plus d’écoles », « plus d’égalité », « mieux contrôler les frontières », « connaitre l’histoire », « aller faire la guerre en Syrie », « contrôler le discours des grandes mosquées », « lutter contre le chômage et l’intolérance », et même « donner des peluches de licorne aux terroristes »*.
Les échanges sont plutôt longs, et mettent à jour des contradictions à creuser et des préjugés à combattre. Les participants saluent l’initiative, contents de pouvoir investir un espace de parole habituellement dominé par quelques politiques et grands médias.
Les idées mises en avant par les passants divergent souvent des propositions du gouvernement. Les solutions avancées par la classe politique, en particulier la prolongation de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, provoquent des réactions partagées, allant du scepticisme à l’hilarité. Elles provoquent de la peur aussi, comme cet homme de culture musulmane qui évoque le risque de se faire « dénoncer par ses voisins, et de se retrouver assigné à résidence, alors qu’ [il] n’a rien fait ».
Alors que le terrorisme et son « éradication » constituent un sujet d’actualité qui nous touche tous dans notre quotidien, ces quelques heures d’échanges ont mis à un jour un immense besoin d’information, de réflexion, et de dialogue.