Antoine qui a représenté avec Chelsea les Jeunes Écologistes à l’Assemblée Générale de la Fédération des Jeunes Verts Européens (FYEG) qui s’est tenue du 17 au 20 mai à Barcelone nous livre un petit récit de son expérience :
C’était une première pour moi comme pour Chelsea, la première fois que nous allions participer à un rassemblement de la FYEG, en l’occurrence l’Assemblée Générale de la FYEG à Barcelone.
Cette année, les Jeunes Écologistes avaient décidé d’envoyer des p’tits nouveaux, depuis peu de temps aux jeunes écologistes et qui n’avaient jamais participé à un événement de la FYEG.
Une assemblée générale de la FYEG, ça se mérite : 12 heures de train pour se rendre à Barcelone, départ de la gare d’Austerlitz vers 20h et arrivée le lendemain matin vers 8h. Manque de chance : Chelsea et moi n’avions pas réussi à avoir de billets dans le même train.
L’immersion commence dès le voyage en train : tout le personnel de bord parle espagnol et a l’air d’en avoir marre, à la longue, de tous ces touristes qui, comme moi, ne parlent un mot de la langue du pays dans lequel ils s’apprêtent à mettre les pieds.
Quelle idée d’avoir pris allemand première langue !
Arrivée à Barcelone, premiers pas dans la ville (le Parc de la Ciutadella et l’arc de triomphe, qui datent de l’exposition universelle de 1888), métro, petit déjeuner, à nouveau le métro, le train et me voilà arrivé là où aura lieu l’AG : le InOut Hostel, une sorte d’auberge de jeunesse à une quinzaine de minutes en train du centre ville, au nord ouest de Barcelone, dans un espace montagneux couvert de forêt.
Lorsque j’arrive, certains délégués et les membres de l’exécutif sont déjà là, en train de prendre leur petit-déjeuner. L’AG ne commence qu’en fin d’après-midi. Nous avons donc plusieurs heures devant nous : autant en profiter pour visiter la ville. Un petit groupe serbo-franco-belge se forme et nous voilà partis en véritables touristes : les petites rues touristiques, le port, la cathédrale, la Sagrada Familia (magnifique!) : tout y passe !
L’heure tourne, nous rentrons à l’auberge où la plupart des délégations est maintenant arrivée. On s’installe dans les chambres : Chelsea et moi partagerons la nôtre avec les délégations anglaise, finlandaise et albanienne. L’heure du repas sonne : toute la semaine sera végétarienne.
C’est le lendemain que commencent les choses sérieuses avec l’ouverture officielle de l’AG.
Outre les inévitables votes sur le budget ou le règlement intérieur et l’élection d’un nouveau comité exécutif, une partie importante de l’AG portera sur l’adoption d’une nouvelle plateforme politique pour le mouvement. Ce processus, lancé il y a un an lors de la précédente assemblée générale, avait déjà permis la réalisation un document d’une trentaine de pages, discuté lors de précédents rassemblements de la FYEG cette année, auquel venaient s’ajouter plus de 200 amendements qu’il fallait examiner un par un. Neuf heures de séances de compromis (les jeudi et vendredi soir jusqu’à 1h et 2h du matin) et 3 heures de vote en plénière le samedi matin ont permis à la FYEG de se doter d’une nouvelle plateforme politique votée à l’unanimité moins deux abstentions.
Lorsque celle-ci sera disponible, nous lancerons d’ailleurs un appel aux bonnes volontés pour la traduire et la mettre en ligne sur notre site.
Le jeudi et le vendredi furent aussi l’occasion de débats, de rencontres et d’ateliers lors de la « Spring Conference » dont la plupart ont concerné l’Europe et les solutions pour sortir de la crise qu’elle traverse, mais aussi l’énergie, la démocratie, les questions de genre, la paix, les migrations ou encore les libertés numériques.
Le vendredi après-midi, alors que plusieurs milliers de militants manifestaient près de la BCE à Francfort, nous sommes symboliquement allongés devant la Banque d’Espagne, la plus grande banque de Barcelone, place Catalogne, pour critiquer le rôle de nombreuses banques dans les crises que nous traversons et les décisions gouvernementales trop souvent prises en leur faveur, au détriment des citoyens.
Samedi, après avoir passé la matinée à adopter la nouvelle plateforme politique, l’après-midi a été consacrée au renouvellement des différents organes de la FYEG (Comité exécutif, commission de contrôle, rédaction de l’EcoSprinter). Terry Reintke (Allemagne) et Jakob C. Schwarz (Autriche) ont été élus portes-paroles. Maria « Maggie » Dokupilova (Slovaque) fut réélue Trésorière, alors que Michael Bloss (Allemagne), Krassina Demireva (Bulgarie), Chema Martin (Catalogne), Ingrid Nyman (Suède) and Philippe Schockweiler (Luxembourg), ont été élu aux autres postes de ce nouveau comité exécutif.
Le samedi soir fut l’occasion d’une virée dans un bar du centre de Barcelone puis, pour les plus courageux (un gros orage venait d’éclater), en boîte de nuit.
Autant dire que le réveil fut difficile pour tous… Mais l’AG n’était pas finie et restait notamment encore à voter ce qui avait sans doute occupé un grande partie des conversations depuis 4 jours : une proposition de modification du Règlement Intérieur de la FYEG concernant la part d’hommes et de femmes dans ces différents organes.
Alors que la position actuelle était régie selon le principe 40-40-20 (40% d’hommes, 40% de femmes et 20% libre) qui dans les faits était un 50-50, un amendement des luxembourgeois voulait adopter le principe de 50+ (50% de femmes au minimum et le reste libre, entre hommes, femmes et personnes définissant leur sexe différemment).
Les débats autour de cette question sont représentatifs de ce que nous avons pu vivre pendant ces quelques jours : nous avons pu appréhender les différences de culture politique, ici du féminisme entre les différents pays. Alors que la France, la Belgique, les Pays Bas, les pays scandinaves (entre autres), opposés aux amendements, étaient les tenants de l’égalité stricte dans les textes entre femmes et hommes, des pays comme l’Allemagne, le Luxembourg et l’Autriche, favorables au « 50+ », avaient une approche différente. Finalement, l’amendement (proposé régulièrement aux dires de certains) n’a pas été soumis au vote et a été décalé à la prochaine assemblée générale. Il aurait en effet été impossible d’atteindre la majorité des 2/3 d’inscrits, compte tenu des délégués présents. Alors que l’AG touchait à sa fin, les Jeunes Écologistes ont reçu de la part des Jeunes Verts Suisses la valise antinucléaire itinérante qui parcourt tous les pays d’Europe et va donc passer les prochains mois en France, avant de partir dans un autre pays au prochain rassemblement de la la FYEG.
Cette Assemblée Générale a été un excellent moment pour moi, et je crois pour nous tous. Si c’était ma première participation à un rassemblement de la FYEG, ce ne sera sans doute pas mon dernier.
Je ne peux que vous encourager à participer aussi aux actions de la FYEG :
Via les groupes de travail qui échangent par mail et se retrouvent une fois par an.
Via les Summer Camp, Winter Camp et aux séminaires organisés par la FYEG.
Via les actions de la campagne « Energie » qui auront lieu partout en Europe dans les mois à venir.
Merci à tous !
Antoine T.