Nous, Jeunes Écologistes, sommes de cette génération qui a grandi dans une Europe sans murs, vectrice d’échanges et de vivre-ensemble. Parce que nous sommes profondément fédéralistes, nous demandons au Parlement européen de ne pas voter le budget négocié par les 27 chefs d’État et de gouvernement. Pire qu’un budget d’austérité, ce budget remet en cause les racines-mêmes du projet européen.
Les vœux pieux de François Hollande exprimés mardi 5 février devant le Parlement européen n’ont visiblement pas fait mouche. Bien au contraire, le sommet européen des 7 et 8 février a été marqué par le triomphe des égoïsmes nationaux et des tactiques politiciennes.
Qui peut croire, à l’heure actuelle, dans le contexte de récession généralisée, qu’un budget d’austérité au niveau européen puisse renforcer l’Union européenne ?
Sur le plan économique, l’austérité creuse un peu plus le chômage dans tous les États membres. L’Europe qui se voulait source de prospérité devient de fait source de précarité, entraînant les plus démunis vers une situation économique et sociale intenable.
Sur le plan politique, à l’heure où la méfiance des citoyens européens envers la construction européenne est de plus en plus forte, les chefs de gouvernement ont décidé d’en remettre une couche, faisant jouer les égoïsmes nationaux et favorisant les plus forts, notamment l’industrie agroalimentaire, aux dépens de l’aide aux plus démunis, des investissements d’avenir et de l’aide aux pays du Sud.
L’Union européenne peut être un bouclier et une arme face aux dysfonctionnement du système économique actuel. Elle pourrait contribuer à une société européenne plus juste et plus sociale, profondément respectueuse de notre planète. Elle pourrait impulser la transition énergétique de nos sociétés, accompagner la reconversion des secteurs en crise et créer de nouvelles filières d’emplois. Ces finalités seront pourtant impossibles à atteindre avec un budget représentant moins de 1% du PIB européen. Les Jeunes Écologistes appellent donc à la mise en place de ressources propres, notamment via la taxe sur les transactions financières. Nous appelons également à une communauté européenne des énergies renouvelables et au renforcement des dispositifs de mobilité et d’échange entre les citoyens européens.
Nous demandons aux Chefs d’États et de gouvernements, ministres et élus européens, de faire preuve de courage politique. Nous leur demandons de donner au projet européen les moyens à la hauteur de nos ambitions. Nous leur demandons de construire une Europe sociale et écologique dont les citoyens ont aujourd’hui tant besoin face à la montée de la pauvreté et du repli nationaliste. En somme, nous leur demandons de réagir pour doter l’Union européenne d’un budget digne de ses ambitions !