Mercredi 27 mars : deuxième jour du Forum Social Mondial 2013 à Tunis.
Hier, nous étions avec l’ensemble des participants du FSM à la manifestation d’ouverture du Forum. Elle a pris la forme d’une grande marche de milliers de citoyens, réunis en une centaine cortèges, représentant chacun un combat politique (féminisme, anticapitalisme, pacifisme…), une organisation (association, ONG ou syndicat) ou une revendication bien précise (fin des grands projets inutiles, libre circulation des hommes et femmes, accès à l’eau pour tous, autonomie locale ou liberté d’expression). Cette marche symbolisait parfaitement le large éventail des luttes, valeurs et idéaux portés par la mouvance altermondialiste – preuve de la richesse et de la diversité des engagements qui se cachent derrière la revendication qu’un « autre monde est possible ».
Ce joyeux défilé s’est conclu par un rassemblement populaire (avec des interventions de la veuve de Chokri Belaïd – leader de l’opposition laïque, récemment assassiné – ou d’Aminata Traoré – écrivaire malienne et figure de l’altermondialisme) et un concert du musicien brésilien Gilberto Gil.
Mercredi matin, nous étions sur le campus El Manar pour participer à la première journée d’ateliers.
Des centaines de débats, conférences et projections sont organisés sur ce campus, à l’initiative d’organisations venant du monde entier. Nous reviendrons dans nos prochains billets sur les ateliers auxquels nous avons assistés et sur celui que nous organisons jeudi sur la transition énergétique. Nous avons en tout cas pu participé à un atelier sur l’engagement des jeunes, avec des organisations de jeunesse internationales.
Autre temps fort de la journée, la participation de deux d’entre nous à l’enregistrement de l’émission de radio politique « Carte sur table » sur RTCI (Radio Tunis Chaîne Internationale, chaîne publique) sur le FSM et l’écologie en Tunisie. Invité par le journaliste Anouar MOALLA aux côtés du militant écologiste tunisien Abdelmajid DABBAR, Wandrille JUMEAUX, (Secrétaire fédéral du mouvement) a pu expliquer les raisons de la présence des Jeunes Écologistes au FSM de Tunis et nos attentes quant à l’issue de ce Forum. L’émission est diffusée vendredi 29 mars de 17h à 18h.
En marge de ces activités, nous consacrons beaucoup de temps aux rencontres avec des participants du Forum, en particulier des jeunes tunisiens (présents en nombre sur « leur » campus). Les échanges que nous avons avec eux sont particulièrement riches et feront l’objet d’un article spécifique (sur leurs espoirs et déceptions suite à la Révolution, ainsi que sur leur mobilisation et organisation). Nous passons pour cela pas mal de temps avec les membres de l’UGET (Union générale des étudiants tunisiens – équivalent de l’UNEF) et avec des jeunes engagés dans les syndicats (comme l’UGTT – équivalent de la CGT- ou l’Union des chômeurs diplômés).
Et toujours, en filigrane de ces discussions, cette question qui agite les Tunisiens et l’ensemble des participants à ce Forum Social Mondial : qu’adviendra-t-il des révolutions arabes ?
Nous sommes témoins, pendant les ateliers mais aussi et surtout en-dehors, des débats qui agitent la société tunisienne comme les observateurs : comment transformer l’étincelle apparue en ce printemps de 2011 et permettre l’avènement d’une nouvelles société ? La société civile et tous ceux qui ont fait le printemps arabe se battent pour que leur révolution ne soit pas confisquée, dans un contexte de montée des extrémismes et du fondamentalisme religieux. Nous reviendrons également sur ce sujet, suite aux débats auxquels nous avons participé.
La suite ? un atelier sur la transition énergétique, une soirée de rencontre avec les écologistes présents au FSM, et des réseaux internationaux à monter (antipub, syndicaux et de jeunesse). Bref, beaucoup de belles choses à vivre et raconter, alors… à demain !