Les 25 et 26 avril, le gouvernement organisait la dernière Conférence environnementale de son quinquennat, deux jours pour échanger avec la société civile sur les sujets environnementaux. Une opération de communication bien dénoncée comme telle par les participant-e-s : car de la Conférence des Parties à la Conférence environnementale, parler d’écologie c’est bien, en faire c’est mieux.
Tout était en effet rodé pour le gouvernement qui voulait reverdir son image alors que la fin de règne commence à se faire sentir… Mais les annonces à cette occasion s’avèrent bien loin d’être satisfaisantes. Maintenir l’interdiction du gaz de schiste ? Encore heureux. Présenter une programmation de l’énergie ? Il était temps. Doubler la production d’énergie éolienne et tripler le photovoltaïque ? Quand on part de si loin, deux fois peu reste peu. Réglementer le secteur des transports ? Après quatre ans de mandat, c’est bien d’y penser. Demander des conditions environnementales pour signer le TAFTA ? Ici le bouchon de l’hypocrisie est poussé un peu trop loin, quand on sait que le gouvernement a défendu le traité les années passées et qu’il souhaite signer un autre accord de libre échange tout aussi néfaste pour l’environnement, le CETA.
Pour le reste, nulle trace des autres demandes de longue date de la société civile pour respecter les engagements environnementaux de la France. « Aux oubliettes la fiscalité écologique, reportée à 2018 et plus tard sans aucun engagement la fermeture de réacteurs nucléaires, passés sous silence les renoncements européens validés par la France sur la transition énergétique et les ambitions climatiques » rappelle Victor Vauquois, secrétaire fédéral des jeunes Écologistes. « Quant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, François Hollande a une nouvelle fois botté en touche et renvoyé la question à un referendum notoirement biaisé et réduit« .
Le format même de la Conférence a été aussi vivement critiqué par une majorité écrasante des participants. Un ordre du jour arbitraire et incompréhensible loin des discussions préparatoires avec les partenaires, des débats non retransmis, des sujets majeurs complétement absents : tout était pensé comme une séance de validation d’un bilan environnemental lourd en mots mais plus que léger en actes. Certains comme la CGT ont boycotté la Conférence, d’autres comme les Amis de la terre ont laissé leur place pour faire entrer des sujets exclus du débat comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou la ligne Lyon-Turin, des aberrations écologiques.
« Je suis très fier d’être à la tête du gouvernement sans doute le plus écologique qui n’ait jamais existé« , a finalement déclaré Manuel Valls… Après quatre ans de mandat et de promesses, c’est indéniablement le gouvernement qui a brassé le plus d’air autour de l’écologie : l’on peut simplement regretter que toute cette énergie n’ait pas été concrétisée et valorisée ! Car le dérèglement climatique n’attendra pas le prochain mandat, lui, il est déja en marche…
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