Hier, lundi 9 juillet, le président de la République s’est adressé au Congrès à Versailles. Marqué par la réappropriation des idées d’extrême droite, la remise en cause des droits sociaux et l’impasse totale sur les défis environnementaux, ce discours aura parfaitement illustré le bilan du début du quinquennat présidentiel.
Castes, rentes et privilèges
Rejeter les accusations selon lesquelles il est le président des riches était le leitmotiv de la première partie de l’intervention d’Emmanuel Macron.
Toutefois, la remise en cause de l’état-providence, l’affirmation que la retraite n’est pas un droit et l’annonce de nouvelles coupures budgétaires corrélées à un investissement de 50 milliards d’euros au bénéfice des entreprises ne sont pas parvenues à faire illusion pour les citoyen·ne·s qui souffrent des inégalités croissantes.
Celles-ci sont notamment accentuées par les réformes de l’entrée à l’université et du baccalauréat contrairement à ce que le président a affirmé, niant les problèmes liés à Parcoursup.
Dès lors, la parole présidentielle s’est illustrée une nouvelle fois, par le refus de reconnaissance des problèmes de la jeunesse, à laquelle on propose pour seule alternative éducative un Service National Universel.
Refusant de comprendre les mobilisations citoyennes, le chef de l’état s’est congratulé d’avoir anticipé les problèmes soulevés par #Metoo, des dires insultants pour les victimes de violences sexistes et sexuelles encore, malheureusement, nombreuses.
Une frontière qui se réduit à peau de chagrin avec les nationalistes
« La frontière véritable est celle qui sépare les progressistes des nationalistes » s’est exclamé le président de la République en début d’intervention, qui s’est ensuite engouffré dans une allocution proche de celles de l’extrême droite.
L’amalgame entre terrorisme et migrations n’était qu’un préambule à des annonces de renforcement et d’externalisation des frontières fermant la porte à des personnes qui exercent leur droit à demander une protection internationale.
La récente décision du Conseil Constitutionnel rappelant à la France la fraternité comme ligne directrice des politiques publiques, n’est pas encore arrivé à l’Élysée.
Un silence inquiétant sur l’écologie
Le discours d’Emmanuel Macron s’est terminé en citant les défis qui restent à accomplir lors de la mandature.
Défis parmi lesquels ne figurent pas l’urgence climatique, la perte de la biodiversité, la transition écologique selon l’homme qui a prononcé le désormais célèbre « Make our planet great again ».
La seule mention à une alternative écologique a été la condamnation des zadistes de Notre-Dame-Des-Landes et de Bure, qui se battent pour défendre un modèle de société plus respectueux de l’environnement.
« Le congrès à Versailles s’est ainsi achevé comme il était malheureusement prévisible : une parade présidentielle qui n’aura pas répondu aux défis qui sont les nôtres et n’aura servi qu’à tenter vainement de justifier une politique de plus en plus cruelle envers les plus faibles » conclu Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.
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