De nombreuses manifestations ont eu et continuent d’avoir lieu partout en France contre le racisme et les violences policières et pour la justice envers Adama Traoré et George Floyd. Ces manifestations rassemblent des dizaines de milliers de personnes qui crient leur colère face à ce système profondément injuste. Lors de prises de parole, des témoignages bouleversants racontent des situations que nous avions pris l’habitude de ne pas voir ou entendre. Ce samedi 13 juin, nous répondrons présents aux rassemblements ayant lieu partout en France.
Pour rappel, c’est la mort de George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier qui a déclenché une vague de protestation témoignant du racisme ancré dans la société américaine. Les manifestations ne se sont pas arrêtées après l’annonce de poursuites contre le policier : la soif de justice et la colère envers les violences policières sont ancrées profondément, et les revendications qui les accompagnent réclament une transformation systémique de la police. Tandis que Trump continue dans la provocation et reste sourd aux revendications d’une partie des Américains, le conseil citoyen de la ville de George Floyd, Minneapolis a annoncé le démantèlement de sa police.
En France, les réactions du gouvernement ont été pitoyables. Christophe Castaner a demandé « à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes ». En parlant de « soupçon avéré », qui est une contradiction manifeste, il contribue un peu plus à faire perdre aux mots leur sens et à ajouter à la confusion. Emmanuel Macron a écrit une tribune pour fustiger « le monde universitaire coupable d’avoir cassé la République en deux ». Selon lui, le problème n’est donc plus le racisme mais l’analyse du racisme. En plus de cela, il s’est permis de proposer que la garde des Sceaux rencontre la famille Traoré, piétinant ainsi le principe de séparation des pouvoirs et se permettant une totale ingérence dans le système judiciaire. »
En parallèle, d’autres forces réactionnaires sont de sortie : la police manifeste pour continuer à utiliser la technique de la clé d’étranglement et sur les chaînes d’information, l’extrême droite et les syndicats policiers comme Alliance se bousculent à l’antenne sans laisser aucune place aux concerné·e·s. Tout ceci participe une fois de plus à une inversion de la culpabilisation dans un monde où l’on préfère salir la mémoire des victimes de violences policières plutôt que de reconnaître le racisme systémique incrusté dans la société française.
Les Jeunes Écologistes souhaitent de profonds changements dans l’institution policière et réclament notamment la suppression de la BAC, des CSI et des CRS, l’interdiction du LBD40 et de l’intervention de l’armée, la fin de la stratégie de nassage. Nous réclamons également la dissolution de l’IGPN et la création d’un organe entièrement indépendant, chargé d’enquêter sur les faits commis par des agents de police et de gendarmerie ; la transparence totale du Ministère de l’Intérieur sur les chiffres des violences, des plaintes et des condamnations à l’encontre des fonctionnaires de police ; et la vérité et justice pour les victimes de violences policières, pour les personnes tuées comme pour les mutilé·e·s.
Au sein de notre mouvement, nous nous devons de faire un travail de déconstruction sur nous mêmes. Il est essentiel que nous nous formions sur les questions du racisme : des collectifs ont partagé des ressources ici. Il est nécessaire que nous soutenions ces manifestations en étant présent·e·s le plus possible lorsqu’elles ont lieu. Nous devons écouter et donner la parole aux personnes concernées, reprendre les propos racistes que nous entendons et lorsque nous le pouvons soutenir financièrement la lutte. Des cagnottes sont disponibles pour les femmes de chambre en grève de l’hôtel Ibis ou pour soutenir la famille Traoré .