A Lima, la Conférence Onusienne des parties (COP) sur le climat s’est achevée ce dimanche, après 30 heures de prolongations des négociations sur un accord qualifié un peu partout de consensus ‘ »a minima ».
Comme à chaque fois dans un spectacle maintenant rodé depuis 20 ans, environ 25 000 participants ont pendant deux semaines cherché un accord international pour enrayer le changement climatique. Comme à chaque fois, au lancement des négociations le volontarisme était de rigueur : cette fois, on allait « sauver le climat ». Et comme à chaque fois, le résultat est le même : plus tard. Tout est remis à plus tard.
«Tout ce qui sera acquis à Lima ne devra pas être fait après», confiait il y a quelques jours le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. Nous souhaitons donc bon courage aux négociateurs à qui il reste encore bien du travail avant d’arriver à un véritable accord en décembre 2015. Car à Lima, l’accord trouvé in extremis ne concerne qu’un premier texte devant servir de base aux négociations de paris en 2015… un texte qui se résume une nouvelle fois à une simple déclaration d’intentions.
Aujourd’hui, on n’en sait pas plus sur les suites du Fonds vert pour le climat, à peine parvenu cette fin d’année aux dix milliards sur cent initialement prévus ; pas plus sur les contributions de chaque Etat qui dicteront leurs propres objectifs ; à peine plus sur le caractère contraignant de l’accord, son contenu, ses moyens d’action… Pire encore, il n’y est fait aucune mention des réductions d’émissions à mettre en œuvre d’ici à 2020 et tout est reporté à cette échéance, alors que seul un engagement fort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les prochaines années permettrait de limiter le réchauffement à 2°C, ce qui aurait déjà de lourdes conséquences sur notre agriculture, notre ressource en eau, nos villes, notre économie… Et cet objectif s’éloigne à chaque année perdue en immobilisme.
Plus que jamais, la COP20 a démontré que le mécanisme onusien de Conférence des parties n’est et ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la lutte contre le changement climatique. Le rôle important laissé aux multinationales et l’hypocrisie des dirigeants politiques plus préoccupés par les effets d’annonce que par l’action concrète, rendent difficile de croire que cette parade diplomatique apportera un jour la solution nécessaire à la sauvegarde de notre climat.
Nous lutterons toute l’année 2015 et après pour qu’enfin ait lieu un véritable changement de modèle ; nous lutterons contre des projets comme le traité de libre échange transatlantique qui accélère la dérégulation climatique et les émissions de gaz à effet de serre, ou contre les grands projets d’urbanisme sur nos territoires comme à Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens qui saccagent des zones naturelles pour des intérêts privés court-termistes. Nous lutterons pour soutenir ces alternatives locales et citoyennes qui se multiplient, pour l’application d’une réelle transition énergétique en France et dans le monde, pour en finir avec le soutien aux énergies fossiles et pour un fléchage massif de l’économie vers la transition écologique.
Si nos irresponsables politiques ne sont pas à la hauteur, si 20 000 personnes dans les rues de Lima et 300 000 dans celles de New York ne suffisent pas à faire passer le message, alors c’est qu’il faut frapper plus fort : nous passerons l’année à préparer le terreau des mobilisations, et nous serons à Paris avec toutes nos forces en décembre 2015 pour enfin faire entendre notre voix !
Les générations futures c’est nous tous. Le climat est notre bien commun : mobilisons-nous !
- Rosalie Salaün – porte-parole : 06 86 28 69 04
- Lucas Nedelec – secrétaire fédéral : 07 77 07 45 69