Si l’accord trouvé le 12 décembre est une première et donne un cadre utile, il reste insuffisant. Seule une traduction en actes aura de la valeur, ainsi qu’une réelle prise en compte de la voix des citoyens qui se sont magistralement exprimés en cette fin de Cop.
Après deux semaines de négociations, dans le cadre feutré du Bourget à la Cop 21, les États se sont finalement entendus : Laurent Fabius a annoncé en grande pompe l’obtention d’un accord « ambitieux, équilibré, juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant. Au premier abord, le résultat apparaît comme positif. Nous saluons un progrès certain par rapport à une longue séries d’accords médiocres.
Cependant, il faut rester vigilant. « L’accord continue de dépendre totalement du bon vouloir des États… dont les contributions nous emmènent toujours vers une trajectoire de réchauffement de +3°C ! » dénonce Victor Vauquois, co-secrétaire fédéral des Jeunes écologistes.
Un accord ambitieux ? La véritable ambition serait la dé-carbonisation de l’économie, seule façon de rester sous les 2°C. Or aucun objectif clair n’est fixé, et l’accord ne mentionne pas une seule fois les énergies fossiles.
Juridiquement contraignant ? Lorsqu’on regarde les accords contraignants et les mécanismes de sanction que l’Organisation Mondial du Commerce peut prendre, on relativise. Pour régir le commerce les États savent être juridiquement contraignants, pour le climat il semble que non.
Juste ? Les notions de droits humains, de droits des populations autochtones, d’équité intergénérationnelle, et de sécurité alimentaire ont finalement été supprimées. Cela laisse donc la porte ouverte aux grands projets qui émettront peu de GES mais nuiront à ces valeurs. « L’exemple des barrages construits en Amazonie pour l’énergie hydraulique est hyper pertinent ! Il s’agit de projets climato-compatibles qui détruisent pourtant des communautés autochtones et causent un réel écocide » rappelle Cécile Germain, notre co-secrétaire fédérale.
Équilibré? Les pays ont calculés leurs émissions sans prendre en compte les transports maritimes et aériens, qui représentent 10% des émissions de GES.
Aux États maintenant de prendre leurs responsabilités, de respecter leurs engagements et de les réviser à la hausse à l’avenir comme cela est désormais prévu. A la France de montrer la voie et de prendre des positions plus courageuses en stoppant des projets climaticides comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, d’adopter une réelle fiscalité écologique, d’appliquer une transition énergétique qui vise le 100% électricité renouvelable et non-nucléaire en 2050.
A tous les acteurs de décider réellement d’en finir avec les énergies fossiles et de réorienter massivement leur production d’énergie et leurs investissements vers les renouvelables.
Au delà de l’accord, et loin de l’auto-congratulation du Bourget, cette dernière journée de Cop 21 a été marquée par la force des mobilisations citoyennes : message géant géolocalisé, rassemblements de masse, le 12 décembre était aussi une date historique pour les mobilisations climatiques, d’une ampleur jamais vue en France ! A nous de continuer de les faire vivre, de maintenir la pression, et d’agir pour obtenir des avancées concrètes pour le climat au niveau international comme dans les territoires.
Une page se tourne, mais pour le climat ce ne sont que les fondations qui sont enfin posées : le temps des mots est passé, vient maintenant celui des actes !
Contacts presse :
– Victor Vauquois, co-secrétaire fédéral : 06 33 30 05 69
– Cécile Germain, co-secrétaire fédérale : 06 95 85 76 57