La Guyane est actuellement aux prises à d’importantes mobilisations citoyennes pour alarmer sur la situation de la région mais aussi dénoncer les manquements de l’État face à ses responsabilités. Ni les excuses de la ministre des Outre-Mer Ericka Bareigts, ni la première proposition d’aide financière du gouvernement ne suffisent à calmer la colère et la désillusion des Guyanaises.
Ces manifestations expriment un sentiment de ras le bol légitime, issu des difficultés quotidiennes liées à une situation économique, sociale, et sanitaire insupportable : taux de chômage deux fois plus élevé qu’en métropole (22,3%) et atteignant 40% chez les jeunes, fort taux d’illettrisme, insécurité, manque d’infrastructures (eau, électricité…), coût de la vie élevé et nourriture doublement plus chère qu’en métropole… L’ensemble de ces inégalités alimente dans cette région française d’outre-mer, l’impression que les guyanais-es sont des citoyen-ne-s de seconde zone.
Loin des yeux, loin du cœur. La situation guyanaise incarne les conséquences d’une politique irresponsable menée par l’État Français depuis longtemps. Encore perçus uniquement à travers leurs opportunités économiques (pétrole, métaux, ressources marines et agricoles…) touristiques et militaires, les territoires d’outre-mer subissent un traitement discriminatoire inacceptable. De telles inégalités ne seraient pas tolérées entre départements métropolitains. La santé, l’éducation, la sécurité, l’emploi et l’égalité dans l’accès aux services publics relèvent de la compétence de l’État : il est donc de son devoir d’ouvrir le dialogue avec les élu·e·s locaux·ales et d’agir en conséquences rapidement pour apporter des solutions durables à la Guyane.
La Ministre des Outre-Mer Ericka Bareigts, s’étant finalement rendue en Guyane en compagnie de Mathias Fekl, Ministre de l’Intérieur, après une longue semaine d’hésitation, a présenté des excuses publiques au « peuple guyanais » pour des années de sous-investissements sur ce territoire. Mais les annonces du gouvernement (le Plan Guyane en cours de préparation, loi pour l’Égalité Réelle, les 60 millions débloqués pour le secteur hospitalier) jusqu’à présent ne suffisent pas à combler les inégalités et à répondre aux attentes et aux droits des Guyanais·es.
« La Guyane et les régions d’outre-mer n’ont pas uniquement besoin de nouvelles mesures d’aides d’urgence, ni de nouveaux grands projets destructeurs de la forêt tropicale, telle que la mine aurifère de Saint-Laurent du Maroni largement soutenu par Macron lorsqu’il était ministre. » dénonce Benjamin Kaufmann, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes. « La France doit aussi accompagner les habitant·e·s guyanais·es dans leur transition écologique »
« Les régions et collectivités d’outre-mer ont plus que d’autres territoires besoin d’enclencher la transition écologique. Cette dernière doit être au cœur des programmes des candidat-e-s à la Présidentielle » réclame Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes. En effet, l’autonomie énergétique est nécessaire et tout à fait possible. La thalassothermie, le solaire, la gestion raisonnée des forêts sont des opportunités exceptionnelles de développer de nouvelles techniques de production énergétique propre. La souveraineté alimentaire est également un enjeu indispensable pour faire baisser les prix des produits et pour que les terres trop souvent consacrées à la production exportatrice de masse servent enfin en priorité les populations locales.
Au delà- des mesurettes proposées par certain·e·s candidat·e·s, les Jeunes Écologistes soutiennent les citoyen·ne·s guyainais·es et appellent à une réforme structurelle profonde permettant le bien-vivre en Guyane.