« L’art est partout, il est dans tout : dans la rue comme dans le musée, et je dénie le droit que s’arrogent quatre ou cinq industriels de maculer avec leurs enseignes outrecuidantes la ville qui abrite un millions d’habitants ! »
Charles Garnier, 1871
Mercredi 23 février, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, a invité les français à donner leur avis sur les mesures qu’entend prendre le gouvernement pour « réformer » l’affichage publicitaire. Les Jeunes écologistes ont donc pris connaissance du décret en question, pris en application de la loi Grenelle II, et qui vise – enfin ! – à mettre en oeuvre les mesures votées par le parlement.
C’est leur déception que les Jeunes écologistes souhaitent aujourd’hui exprimer à la ministre de l’écologie.
Pour rappel, la réglementation concernant la publicité est un enjeu majeur, et cela à au moins quatre titres: la tranquillité auditive et visuelle, la qualité du cadre de vie, la consommatrice importante d’énergie, l’avènement d’une société consumériste.
Pour toutes ces raisons, les Jeunes écologistes espèrent que le projet de décret – beaucoup – trop permissif à notre goût-, ne sera pas adopté en l’état.
Un espace publicitaire disproportionné
Tout d’abord, nous déplorons l’absence d’avancée réelle sur la taille maximale autorisée pour les panneaux publicitaires. Le décret entérine en effet une surface maximale de 12m², qui est en réalité déjà la norme de fait, les panneaux 4 par 3 ayant déjà envahit nos espaces publics. Nous réitérons donc notre souhait d’une diminution effective de la surface maximale des panneaux publicitaires. Nous souhaitons également qu’une réglementation soit applicable aux bâches publicitaires qui pourront sans restriction envahir des pans de mur entiers.De la même façon, les publicités au sol dans l’enceinte des aéroports pourront s’étendre sur des surfaces atteignant 50m², ce que nous jugeons totalement disproportionné.
Encore une fois, les intérêts industriels priment sur la tranquillité et le cadre de vie. Jusqu’où l’excès publicitaire ira-t’il?
Une publicité énergivore
Le décret prévoit également l’obligation d’éteindre les enseignes lumineuses de minuit à six heures. Cela est salutaire, mais largement insuffisant. Les enseignes doivent être éteintes de la fermeture à l’ouverture du magasin ; et la réglementation horaire doit s’aligner sur celle du tapage nocturne : de dix heures du soir à six heures du matin. Et ceci aussi bien la tranquillité des riverains, que pour mettre fin à un gaspillage intolérable de l’énergie.
Ainsi, malgré quelques avancées mineures, le projet décret est globalement insuffisant et déçoit les espoirs de ceux qui ont bien voulu en avoir. Pire, il élargit même les droits des publicitaires sur certains aspects! Pour un décret utile est efficace, nous réclamons instamment que les points détaillés ci-dessus soient pris en compte!
Les Jeunes écologistes souhaitent un vrai progrès sur ce sujet, et espèrent que la ministre saura écouter les avis de la population, des partis politiques, et surtout des associations. Ils enverront eux-mêmes une contribution sur la sujet au ministère avant la date fatidique du 10 mars. Madame Kosciusko-Morizet, à la question que vous avez décidé de poser aux français, nous vous répondons haut et fort: « vous avez aujourd’hui la possibilité et le devoir moral de protéger les français de l’agression publicitaire. Ayez le courage d’adopter une attitude intransigeante face au lobby publicitaire! »
Les Jeunes Ecologistes.
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