Alors que les pourparlers ne débouchent sur aucune avancée dans le conflit qui oppose l’État d’Israël à la Palestine, les Jeunes Écologistes publient cette tribune dans Libération avec l’Association France Palestine Solidarité Groupe jeunesse, les Étudiants musulmans de France, le Mouvement jeunes communistes de France, le Mouvement jeunes socialistes, le Réseaux jeunes du Parti de Gauche, le Secteur jeune de Gauche unitaire et l’Union des étudiants communistes.

Ensemble, nous appelons à la reconnaissance de l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, et réclamons son admission à l’ONU.

         Nous sommes les enfants d’Oslo. Nous avons innocemment cru que ces accords, que cette poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, pouvaient être prémices de paix et de justice pour le peuple palestinien, de paix et de sécurité pour le peuple israélien. Nous avons grandi et constaté que rien n’avait changé, tout au contraire, que le processus de négociation était au point mort.

En toute impunité et en toute illégalité au regard du droit international, l’occupation militaire perdure et le nombre de colonies s’accroît en Cisjordanie. Elles privent les Palestiniens de leurs terres, celles qu’ils ont héritées de leurs ancêtres. Le mur, reconnu illégal le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de justice, participe au cloisonnement et à la séparation des populations. A l’heure où l’on écrit ces lignes, plus de 4 600 Palestiniens hommes, femmes et enfants, croupissent dans les prisons de l’armée israélienne après être passés devant un tribunal militaire, tout aussi illégal au regard du droit international. La bande de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, où 54% de la population souffre d’insécurité alimentaire, subit les maux d’un blocus inadmissible et condamné.

Nous n’acceptons plus l’idée selon laquelle la paix pourrait venir de négociations entre le pot de terre et le pot de fer, le tout sous l’arbitrage partial des Etats-Unis. L’heure tourne, sans qu’aucune réelle tentative de reprise du processus, sur la base du droit international, n’ait été engagée. Le gouvernement israélien joue la montre, rendant chaque jour la solution à deux Etats plus incertaine. Les accords d’Oslo devaient permettre à l’Etat d’Israël de «vivre en paix et dans la sécurité». La «paix» et la «sécurité» ne seront assurées que par la reconnaissance des droits palestiniens, et non par leur violation. La Palestine demande son Etat, qui lui revient de droit.

Il est temps de ne plus être passif face à cette situation et de prendre enfin nos responsabilités. L’Organisation de libération de la Palestine, en la personne de Mahmoud Abbas, a plaidé le 27 septembre au siège des Nations unies pour obtenir le statut d’Etat non-membre. La France, pays de la Déclaration des droits de l’homme, doit mettre ses valeurs en application et reconnaître le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il est temps de faire preuve de courage politique, que notre pays se souvienne de ce qu’il a produit de plus beau et reprenne sa place sur la scène internationale, en particulier dans cette région du monde. Cette paix n’est envisageable qu’avec un Etat de Palestine souverain. C’est pourquoi, nous, organisations de jeunesse, appelons la France, à reconnaître l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, et à voter pour son admission à l’ONU.

Retrouvez la tribune en ligne sur le site de Libération

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