Quelles ont été tes motivations justifiant ton engagement au sein de la politique locale, puis chez les Verts?

Les premières actions que j’ai menées ont été pour lutter contre les voitures dans les parcs. J’ai également fait partie d’un conseil d’administration au sein d’une école, ce qui a confirmé mon engagement pour la collectivité.
Depuis 1997, je suis engagé en politique, d’abord auprès du Parti Libéral-Démocrate. J’ai toujours été conscient de l’existence du Green Party mais je le considérais comme étant trop petit et voyais le Parti Libéral-Démocrate comme un parti étant suffisamment conscient des défis écologiques. En 2002, je deviens conseiller municipal libéral-démocrate, parti que je quitte en 2006 à cause d’une affaire de corruption.

Quel est ton rôle en tant que conseiller municipal vert aujourd’hui ?

Ma spécialité est le suivi du budget municipal, notamment à cause des nombreuses diminutions auxquelles nous devons faire face depuis 2010. Les questions qui se posent actuellement sont de savoir si nous allons augmenter les impôts locaux et voir comment nous allons répartir les diminutions budgétaires que le gouvernement (conservateur ndlr) nous impose.
Par ailleurs, nous surveillons attentivement la « localism bill » (loi relative aux collectivités locales ndlr) qui devrait être votée prochainement et nous attribuer des compétences provenant des Agences Régionales de Développement, supprimées par le plan d’austérité du gouvernement Cameron en 2010.

Quel est ton rôle dans la politique budgétaire, sachant que tu es dans l’opposition ?

Le parti majoritaire – le Labour- fait des propositions et il s’agit pour nous de faire des amendements par la suite. Tout en étant conscient du fait que nous devons rester juste et que nous avons une marge de manœuvre relativement limitée (le parti vert a deux conseillers municipaux au sein de la mairie de Liverpool ndlr).
Nous ne savons pas encore dans quels domaines les diminutions budgétaires vont être appliquées (l’année budgétaire ne commence que le 1er avril en Grande-Bretagne ndlr). L’an dernier, nous avons effectué des coupes sur les coûts dits démocratiques, ce qui consiste à réduire le support apporté aux conseillers municipaux mais ce ne sera pas suffisant cette année.

En ce qui concerne le rôle de l’opposition en temps que force politique, je sens que nous sommes de plus en plus écoutés. Un exemple est la politique menée dans certaines zones de Liverpool où la vitesse maximale a été limitée à 20miles/heure. Il s’agit là d’une mesure que le Green Party a fortement promue. Après deux ans de campagne, nous sommes arrivés à la faire voter. Il est toutefois intéressant de noter que cette mesure n’a pas forcément été adoptée par les différents partis pour les mêmes raisons : notre argument principal était de soutenir le développement d’un espace social au sein d’un quartier où les habitants se déplaceraient davantage à pied et seraient plus au calme. D’autres partis ont plutôt insisté sur le fait qu’une telle mesure garantirait davantage de sécurité pour les enfants.

En ce qui concerne l’autonomie des collectivités territoriales anglaises, quels sont selon toi les enjeux actuels ?

La taxe locale (appelée Council Tax) doit être augmentée, notamment pour parer les gels de crédits sans précédent auxquels nous devons faire face. D’autant plus que nous en aurons la possibilité l’année à venir (contrairement à la France, l’autonomie des collectivités locales n’est pas définie par la Constitution ni par une loi organique ndlr).
Toutefois, les transferts provenant de l’Etat représentant 4/5 de nos ressources, il est évident que la baisse de 28% de ces aides cette année ne pourra pas être entièrement recouverte par une hausse des impôts locaux. La problématique majeure étant que les citoyens britanniques sont extrêmement réticents à la hausse des impôts, en particulier locaux (à noter qu’une partie de la population britannique reste très marquée par l’instauration de la Poll Tax (taxe locale), socialement injuste, dans les années 80 qui a conduit à des émeutes en Mars 90 ndlr).

Une augmentation possible de l’impôt local fait peu à peu son chemin dans l’arène politique. Et c’est définitivement un parti pris que nous devons accepter au sein du Green Party pour asseoir la crédibilité de notre programme.
Le Labour commence à accepter cette éventualité comme une nécessité. Il va donc falloir voir quelle sera la posture officielle de chaque parti lors des élections municipales de l’an prochain.

Comment entrevois-tu l’évolution du Green Party à Liverpool à moyen terme ?

Nous avons une opportunité d’attirer de nouveaux votants qui glissaient jusque là le bulletin Libéral-Démocrate dans l’urne. Ces derniers ayant terriblement déçu leur électorat, nous pourrions peut-être en profiter. Il va donc falloir étudier de près leur campagne électorale à venir, puisqu’il est possible qu’ils choisissent une ligne populiste pour garder leur électorat.
Mais l’enjeu du Green Party pour attirer un nouvel électorat n’est pas de profiter des failles des autres partis mais réellement de faire plus d’efforts pour renforcer nos projets et augmenter les actions militantes.

Jeunes Vert(e)s d’Angleterre, le message est clair, engagez-vous pour l’écologie politique !

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