Après Brigitte Kuster dans le XVIIème, c’est au tour de Jean-Pierre Lecoq (maire du VIème) de réclamer au préfet un arrêté anti-mendicité similaire à ceux actuellement en vigueur sur les Champs Elysées, Haussmann et au Louvre.
Prétextant les nombreuses plaintes des riverains et des commerçants, les deux maires UMP sont unanimes: il faut lutter contre la « mendicité agressive » pratiquée par les réseaux organisés mafieux et responsables de l’insécurité dans les deux arrondissements parisiens.
Les Roms, principalement visés sont accusés de trouble à l’ordre public: « la multiplication des actes de mendicité agressive commis par certains d’entre eux suscite une très profonde inquiétude parmi la population » (Brigitte Kuster).
Un détail notable: les deux maires ont limité l’application des arrêtés aux rues de Wagram, Ternes, Sèvres et Rennes, soit les « beaux quartiers » attractifs, commerçants et très fréquentés. En clair, la vitrine est parfaite mais l’interdiction de la mendicité, véritable politique de cache-misère ne la fera pas disparaître et la repoussera dans les quartiers limitrophes moins prestigieux.
Si cette mendicité est si agressive rue de Wagram, pourquoi le serait-elle moins boulevard Pereire?
De plus, Brigitte Kuster et Jean-Pierre Lecoq s’inscrivent dans la ligne politique de leur parti qui n’a de cesse de stigmatiser les Roms et d’isoler les pauvres
Si l’on ne peut nier que ces réseaux constituent un problème de sécurité et violent les droits fondamentaux des mendiants qui se retrouvent dans des situations sanitaires et sociales déplorables, il est regrettable que ces mairies choisissent la répression et ne s’orientent pas vers des politiques sociales efficaces.
En effet, les Roms n’ont que très peu d’alternatives à la mendicité d’autant plus qu’ils souffrent d’un problème d’intégration alimenté à la fois par ces réseaux organisés qui les tiennent en otage et les pouvoirs publics qui les stigmatisent et les assimilent à la criminalité.
La question des Roms échappe sans doute à la logique d’arrondissement et devrait faire l’objet d’une concertation à l’échelle municipale, cependant ce phénomène n’est pas récent et il devient urgent de mettre en place des leviers d’intégration pour cette population à travers l’accès au logement, l’apprentissage du français, la formation et l’accompagnement à l’emploi.
Comme à Nogent sur Marne en novembre, les Jeunes Ecologistes Ile de France s’opposent donc à ces arrêtés anti-mendicité et demandent à Mme Kuster et M. Lecoq d’annuler leur demande auprès du préfet.
Les Jeunes Ecologistes IDF