Le 21 avril 2002, le Front national accédait au second tour des élections présidentielles. Un véritable choc pour tous ceux qui ont assisté à ce qui, jusque-là, paraissait impensable. Pour de nombreux citoyens, ce jour néfaste pour la démocratie a constitué le point de départ d’un engagement politique parsemé de doutes et d’envie de mieux faire, pour notre génération et celles qui vont suivre. Nous, jeunes engagé-e-s en politique pour défendre des valeurs de progrès et d’humanisme, nous inquiétons que les leçons de cet événement n’aient pas été tirées. Nous refusons de considérer que le Front national est un parti comme les autres et regrettons que le gouvernement participe de la banalisation d’idées xénophobes et liberticides.
Pour autant, ne nous voilons pas la face. Le 21 avril est aussi le symbole d’un système politique en crise. La montée de l’abstention et du vote d’extrême-droite sont liés à l’insatisfaction des exigences citoyennes. Nous appelons la classe politique à s’emparer des messages exprimés par ces votes et non-votes. La génération 21 avril doit être celle qui exige de sa classe politique le renouvellement de ses pratiques. Nous ne pouvons plus faire de la politique comme elle se faisait il y a 30 ou 40 ans. Il faut inventer la politique du XXIème siècle et s’inspirer des initiatives citoyennes qui naissent en France et partout dans le monde. Nous nous engageons à initier une réflexion commune sur les lacunes démocratiques de notre système.
Nous nous adressons aux jeunes pour qu’ils participent à ce changement. Nous les invitons à s’engager dans le débat public dès à présent. Nous ne pouvons pas subir les élections présidentielles de 2012 dont le renouvellement démocratique est un enjeu majeur. Nous croyons que la politique, sous une forme nouvelle, redeviendra capable d’être le moteur de la transformation et du progrès au sein de notre société.
Signataires : Les Jeunes écologistes de Lyon, le Mouvement des Jeunes socialistes du Rhône,
les Jeunes radicaux de gauche du Rhône