A l’occasion de la journée de lutte contre les violences faîtes aux femmes, les organisations de jeunesse signataires de cet appel rappellent leur engagement contre toute forme de discriminations et de violences.

Depuis plusieurs semaines, nous assistons à un mouvement important de libération de la parole des femmes, qui sont nombreuses à dénoncer les violences sexistes qu’elles subissent dans le cadre professionnel, privé ou encore dans l’espace public. Elles s’inscrivent dans un monde patriarcal, suivant ce schéma de domination et d’oppression qui véhicule des stéréotypes discriminants à l’égard des femmes et normalise l’idée que le genre masculin l’emporterait sur le féminin. Le patriarcat génère ces violences autant qu’il repose sur elles pour préserver son emprise. Cette libération de la parole des femmes, salutaire et nécessaire, doit provoquer une prise de conscience collective de la gravité de ces violences. Et plus encore, des actions.

Nos organisations portent des combats et des valeurs féministes. Nous défendons une société où les femmes et les hommes seraient réellement égales et égaux, dans l’ensemble des domaines, privés ou publics. Nous nous battons au quotidien pour faire évoluer la société et mettre fin à ces systèmes de domination.

Pourtant, si nos organisations sont engagées dans les combats féministes, elles sont perméables à la société et nos militant.e.s reproduisent des comportements discriminatoires en leur sein, y compris des comportements sexistes. Dernièrement, de nombreuses de femmes ont eu le courage de s’exprimer sur des comportements ou violences sexistes auxquelles elles ont été confrontées au cours de leur militantisme dans nos organisations de jeunesse, pourtant progressistes. Elles ont dénoncé des situations pouvant aller de dites « blagues » sexistes, jusqu’au harcèlement, à l’agression sexuelle et au viol.

Loin de nier cette réalité, les organisations dont nous faisons partie prennent toute la mesure de ce fléau. Bien conscient.e.s de la gravité des faits, nous avons mis en place depuis plusieurs années différents outils au sein de nos organisations respectives pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Si ces outils ont permis de faire reculer les violences sexistes, ils restent malheureusement imparfaits et faillibles, tout comme les responsables chargé.e.s de veiller à leur bonne application. Il est ainsi de notre responsabilité de poursuivre et d’accentuer le travail pour faire de nos structures des espaces sécurisant pour les femmes et leur permettre de vivre leur militantisme à égalité avec les hommes, et protégées des violences.

Ainsi, nos organisations s’engagent à travailler conjointement à la mise en place d’un plan de travail commun de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ce travail devra nous permettre de mutualiser des outils d’ores et déjà mis en application dans certaines organisations, et de cette réflexion collective devra émerger la création de nouveaux outils. Ce travail en commun au sein de nos organisations est important, car une jeunesse consciente que cette lutte est impérative dans le chemin vers l’égalité, permet le progrès de l’ensemble de la société. Notre vigilance collective devra être permanente pour faire reculer les violences au sein de nos organisations, si nous baissons notre garde, c’est le front de la bataille pour l’égalité qui reculera.

Dans cette bataille pour l’égalité femmes-hommes, l’éducation, la culture ou encore la justice seront des outils puissants de prise de conscience et d’évolution des comportements. Dès le plus jeune âge, et ce jusqu’au plus haut niveau de formation, des cours de prévention contre les violences faites aux femmes doivent être dispensés. Les délais de prescriptions doivent être allongés, pour les viols comme pour les agressions, les harcèlements, et toute violence sexiste, pour permettre aux femmes de porter plainte contre leurs agresseurs, y compris des années après un épisode traumatique.

Si Emmanuel Macron a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale, il est temps de mettre réellement en application son discours. Il est urgent de mettre en place un plan national de prévention contre les violences faites aux femmes à destination de l’ensemble de la population. Cela doit passer par des campagnes de prévention de grande ampleur, ce qui nécessité la hausse du budget consacré aux droits des femmes, diminué de 25% sous ce gouvernement, pour que des moyens réels soit alloués aux associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux branches du service public spécialisées dans l’aide aux victimes. Pour ce faire, il faut également intégrer à tous les échelons de l’éducation nationale une éducation non-sexiste et bienveillante envers chacun.e.

Au sein de nos organisations ainsi que dans toutes les sphères de la société, nous nous engageons à redoubler d’efforts pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes.

FIDL, Jeunes Écologistes, Le Mouvement Jeunes Communistes de France, Le Mouvement des Jeunes socialistes, Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne, SGL, UNEF, UNL

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