Les journaux en ont fait leurs choux gras pendant 3 jours et puis plus rien. L’évacuation du bidonville de Calais, tristement surnommé la « Jungle », devait se faire de manière exemplaire. De nombreu-ses-x policier-e-s mobilisé-e-s, des tractations en amont avec l’Angleterre, des places assurées pour accueillir les évacué-e-s et peu de violences le jour du passage à l’acte. Malheureusement, le succès dont se félicitent nos gouvernant-e-s n’est que la façade d’une gigantesque farce.
Le bidonville de Calais s’est constitué à cause de sa proximité avec l’Angleterre. Qu’il s’agisse de raisons familiales, économiques ou tout simplement de survie, l’espoir de traverser la Manche a fait parcourir des milliers de kilomètres à ces personnes dans des conditions souvent très difficiles. “Pourquoi s’arrêteraient-ils si près du but ? Tant que les accords du Touquet ne sont pas abrogés et que la France et le Royaume-Uni ne respectent pas la déclaration universelle des droits de l’Homme, ces personnes continueront à s’amasser sur la frontière, à Calais, à Sangatte ou ailleurs…“, s’interroge Benjamin Kaufmann, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.
Si l’admission dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO) s’est déroulé de manière convenable, avec, notons-le, l’implication de nombreux-ses citoyen-ne-s, la pertinence des lieux retenus pose question. “S’il s’agit de pousser les migrant-e-s à renoncer à l’Angleterre en leur donnant l’occasion de rester en France alors pourquoi de nombreux centres sont-ils à ce point isolé ? L’accès des migrant-e-s aux administrations n’est pas toujours assuré“, s’inquiète Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes.
Le traitement des mineurs isolés est particulièrement alarmant. Sans aucune considération pour la charte universelle des droits de l’enfant dont la France et le Royaume-Uni sont pourtant signataires, des mineurs sont transportés sans juge pour enfant ou un adulte référent pour leur expliquer ce qu’il se passe et ce qu’il va leur arriver. Plusieurs associations de magistrats et de défense des Droits ont déjà posé un recours en urgence au tribunal de Lille.
Les Jeunes Écologistes restent attentifs-ves suite aux manoeuvres spectaculaires du gouvernement concernant la « mise à l’abri » des migrant-e-s. Elles et ils dénoncent une politique mensongère et dangereuse qui manipule des personnes en situation de précarité afin de les pousser vers encore moins de stabilité et de sécurité. Les droits humains de ces personnes doivent être respectés et non sacrifiés à la tentation autoritaire d’un gouvernement en mal de popularité. Les Jeunes Écologistes renouvellent leur nette opposition aux accords du Touquet et réclament le respect des Droits Humains et notamment celui de quitter un pays (article 13).
Enfin, en ce jour de procès à Nice, les Jeunes Écologistes expriment tout leur soutien à Pierre-Alain Mannoni, qui comparaît pour “délit de solidarité” en ayant secouru trois personnes migrantes dans la vallée de la Roya. De leur côté, à l’échelle locale, de nombreu-ses-x Jeunes Écologistes ont décidé de donner de leur temps et de leur énergie pour s’investir dans un accueil digne et humain des demandeurs d’asile.
- Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale – 06 05 37 97 56
- Benjamin Kaufmann, co-secrétaire fédéral – 06 82 45 78 42