Le Gouvernement a fait le choix de reprendre à son compte la proposition de loi du sénateur LR Bruno Retailleau, adoptée au Sénat, visant à « prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs ». Comme le nom de ce texte ne l’indique pas, il s’agit en réalité de restreindre les libertés publiques et le droit de manifester.

En effet, les dispositions législatives du texte, actuellement débattues à l’Assemblée nationale, prévoient notamment des interdictions individuelles de manifester et le fichage de ces personnes. « Une fois de plus, il s’agit d’un renforcement des pouvoirs administratifs au détriment de la justice puisque les interdictions seraient prises suivant le bon vouloir des préfèt·es !  » s’alarme Nina Cormier, co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecologistes. Le texte se situe dans le prolongement de l’inscription des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun, ce qui constituait alors déjà un affaiblissement des libertés publiques de tou·te·s, et rappelle dangereusement les « lois scélérates » des années 1970.

La volonté du Gouvernement de faire adopter un tel texte montre clairement que la présidence d’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe,  dépassés par les événements, se tournent  vers une politique du « tout sécuritaire », plus « extrême droite » que « nouveau monde ». Cela ne peut que renforcer nos inquiétudes quant à la préservation de nos droits dans la suite de la mandature.

Même si Christophe Castaner a tenté, en se contre-disant à plusieurs reprises, d’assurer à la Commission des Lois de l’Assemblée nationale qu’il ne s’agit pas d’une réponse aux manifestations des « Gilets jaunes », il est clair que le but est de mettre à mal un mouvement qui ébranle le pouvoir en place, ainsi que, à l’avenir, lui fournir les instruments juridiques pour empêcher les personnes ayant des opinions contestataires de prendre part à des manifestations et d’instaurer une « peur du gendarme » (policier ou CRS force de l’ordre) lors de rassemblements qui sont l’expression de la démocratie. 

« Alors que la doctrine de « maintien de l’ordre » montre ses échecs et occasionne de plus en plus de blessures dans un contexte de généralisation des violences policières, le Gouvernement fait totalement l’impasse sur un encadrement plus strict de l’usage de la force par la police et sur la nécessaire interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD 40) et des grenades de désencerclement (GLI-F4) qui se sont révélées être bien plus que de simples armes dites de « force intermédiaire ». » ajoute Théo Garcia-Badin, co-secrétaire fédéral des Jeunes Ecologistes. Les Jeunes Écologistes demandent l’arrêt immédiat de l’utilisation de ces armes pour mettre un terme l’augmentation du nombre manifestant.e.s blessé.e.s.

Les Jeunes Écologistes sont et resteront mobilisé·e·s contre ce texte législatif limitant incontestablement les libertés publiques. Le droit à manifester est en effet partie intégrante des libertés d’expression et d’opinion qui sont au fondement de tout système démocratique. C’est en réalité cela qui est remis en cause : l’expression démocratique de chacun·e . En conséquence, les Jeunes Écologistes appellent tout·eparlementaires attaché·e à la liberté d’expression à se positionner contre cette proposition de loi, et plus largement tout·e citoyen·neà se mobiliser contre cette atteinte aux libertés publiques.

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