Le Gouvernement présente en ce moment la loi Climat et Résilience, qui sera débattue à l’Assemblée Nationale en mars. Elle est une opportunité unique de passer à l’action et d’engager la France dans une transition écologique et solidaire, respectueuse de ses territoires et de ses citoyen•nes.

  • Une Loi Climat incompatible avec les objectifs que l’Etat s’est lui-même fixé

Cette loi, qui devait intégrer “sans filtre” les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, représente un espoir pour la bifurcation écologique nécessaire. L’ambition commençait bien, avec cet exercice inédit de démocratie, dont les mesures auraient pu engendrer ce changement de paradigme inévitable, si l’on souhaite être à la hauteur des enjeux. Pourtant, une fois de plus, le gouvernement a cédé sous la pression des lobbies et des industriels ! Il présente aujourd’hui une loi au rabais, aux mesures “limitées” pour reprendre les termes du Conseil économique social et environnemental (CESE), un texte jugé “insuffisant” par le Conseil National de la Transition écologique (CNTE), et dont les délais sont “manifestement incompatibles” avec le rythme attendu pour une action climatique qui respecterait les Accords de Paris (Haut Conseil pour le Climat), ce qui questionne la volonté et la capacité du gouvernement à remplir les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre que la France s’est elle-même fixée.

  • Un processus qui tente de contourner le Haut Conseil pour le Climat

En plus de tous ces manquements, le gouvernement s’est permis de mandater un cabinet privé du top 3 américain, le Boston Consulting Group, pour évaluer l’impact carbone des mesures prises depuis le début du quinquennat. Ce choix est difficilement compréhensible alors que le Haut Conseil pour le Climat, instance indépendante créée en 2018, était censé jouer ce rôle, et alors que les résultats ne sont une surprise pour personne. N’en déplaise au gouvernement, même BCG pointe une trajectoire insuffisante, et avertit qu’il faudra que l’“ensemble des mesures soient parfaitement exécutées sans aucune exception” en mobilisant des moyens “inédits” pour parvenir à remplir les objectifs. Objectifs qui, par ailleurs, avaient été revu à la baisse entre la première Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et la second

  • Un Etat qui rechigne à prendre ses responsabilités

Alors que l’État a été condamné pour “carences fautives” pour son inaction climatique dans le cadre de l’Affaire du Siècle (le procès qui souhaite mettre en lumière l’inaction climatique et forcer l’Etat à prendre des mesures structurantes), le gouvernement tarde à déclencher une commande politique à la hauteur des enjeux, qui permettrait à l’action publique d’engendrer la transition écologique à tous les niveaux.

Il est grand temps que le gouvernement accepte de prendre ses responsabilités : il est climat moins le quart. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et espérer rester à une augmentation de la température globale de 1,5°C d’ici 2100, il est impératif d’avoir baissé les émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030, voire 55% selon le projet de Loi climat de l’Union Européenne, car le temps presse. 2030, c’est demain, dans moins de 2 quinquennat. Monsieur le “Champion de la Terre” : arrêtez de jouer avec notre avenir ! Qu’attendez-vous pour agir !?

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