Hier lors de son déplacement à Calais, le président de la République a défendu les axes de sa politique migratoire annoncés le 12 juillet 2017.
Les Jeunes Écologistes dénoncent ce discours moralisateur envers le milieu associatif, seul palliatif à une politique migratoire désastreuse à l’œuvre depuis des décennies.
La réduction de 120 à 90 jours, à compter de l’entrée sur le territoire au-delà duquel le dépôt d’une demande d’asile peut entraîner le placement en procédure accélérée ; la réduction du délai de recours auprès de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile) à 15 jours ou encore la modification des règles relatives à la notification d’une décision sont autant de mesures dont l’unique objectif est de limiter l’exercice de leurs droits par les demandeurs d’asile et ainsi le nombre de bénéficiaires des conditions matérielles d’accueil dont l’allocation pour demandeurs d’asile.
Loin de « redonner sa pleine portée au droit d’asile en améliorant le traitement des demandes d’asile et des conditions d’accueil », le projet de loi asile-immigration prévoit également un « aménagement du caractère suspensif du recours devant la CNDA », ce qui n’est ni plus ni moins qu’une remise en cause de la protection contre l’éloignement du territoire dont doit jouir tout individu sollicitant une protection internationale.
De plus, la restriction des conditions d’accès aux titres dé séjour pour les étrangers malades ou la création d’un passeport santé pour la patientèle solvable des hôpitaux sont d’autres pistes de réflexion que le gouvernement aura des difficultés à qualifier d’« humanistes » surtout quand l’hébergement inconditionnel est remis en cause.
Ces mesures annoncées doivent être complétées par une action européenne de lutte contre l’immigration irrégulière et d’éloignement dont la première illustration nationale est l’allongement du délai de rétention administrative à 90 jours.
« Une vraie solidarité européenne consisterait à respecter les engagements français en matière de relocalisations et à arrêter de transférer les demandeurs d’asile dit en « procédure Dublin » vers l’Italie, la Grèce ou la Hongrie, condamnés par la CEDH pour leur politique migratoire » rappelle Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.
Les nouvelles directives gouvernementales en matière d’asile et d’immigration, se font ainsi au détriment d’une intégration des migrants et des valeurs de la France, pays des droits de l’Homme.
Il est alors légitime de la part de certaines associations de refuser de prendre part à un débat où elles sont accusées de « mensonges ».
« Le plus gros mensonge c’est de dire que sa politique migratoire est humaniste, que le droit d’asile va retrouver sa pleine portée, qu’il y a une solidarité européenne sur la question migratoire tout en imposant de telles réformes » conclut Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes.
Rejoignez-nous lors de notre forum régional sur les migrations à l’occasion de la plénière sur l’accueil des migrants en France en présence de la sénatrice Esther Benbassa, la conseillère régionale Claire Monod et Mahamadou Tounkara, ancien mineur isolé le samedi 20 janvier à 10h au lieu-dit – 6 rue Sorbier 75020 Paris.
Contacts :
Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire fédérale – 06 29 70 95 61
Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral – 06 14 29 27 28