Le collectif « la retraite: une affaire de jeunes » appelle à manifester le 10 septembre
pour une retraite solidaire, contre une réforme injuste pour les jeunes !
« Je demande à être jugé sur deux choses : la justice et la jeunesse » François Hollande, 2012
Mardi 27 août dernier, le Premier ministre Jean Marc Ayrault a annoncé les contours de la future réforme des retraites. Les jeunes ne sont pas dupes. Les mesures de justice mises en avant ne sauraient masquer les graves reculs sociaux pour les jeunes générations. Pour le collectif « La retraite : une affaire de jeunes », qui rassemble 17 organisations de jeunesses syndicales, politiques, et associatives, le message envoyé aux jeunes est clair : la retraite à taux plein, ce ne sera pas pour nous !
L’allongement de la durée de cotisation : une double peine pour les jeunes
Alors que 5 millions de personnes sont au chômage, première cause du déséquilibre financier de nos retraites, il n’est pas acceptable de vouloir faire travailler plus longtemps les jeunes générations. L’allongement de la durée de cotisation, pour atteindre au moins 43 annuités, signifie pour les jeunes : être au chômage aujourd’hui, et toucher une retraite incomplète demain. Une situation que les femmes subissent encore plus durement, elles qui sont plus nombreuses à être au chômage et ont des carrières plus courtes. Le collectif s’oppose à tout allongement de la durée de cotisation. D’autant plus que d’autres mesures sont possibles : taxer les revenus du capital et lutter contre les inégalités salariales femmes-hommes par exemple. Cette dernière permettrait de dégager 5 à 10 milliards d’euros contre 3 milliards d’euros seulement via l’allongement de la durée de cotisation.
Les jeunes, toujours dépourvus de droits sociaux
Entre 18 et 25 ans, les jeunes sont dépourvus de droits sociaux. La réforme des retraites aurait pu être l’occasion de corriger cette injustice. Mais malgré quelques avancées pour les apprentis, la prise en compte des périodes d’inactivité forcée manque cruellement dans le projet de réforme.
En effet, la possibilité pour les jeunes de racheter une année de leurs études est inefficace et totalement injuste. Il faudrait tout de même que les jeunes déboursent 7 200 euros pour la première année et 11 200 euros pour les suivantes : un montant impossible à réunir pour des moins de 30 ans dont le taux d’épargne est quasi nul !
Les stages ainsi que les périodes de chômage pour ceux qui n’ont pas commencé à cotiser, ne sont pas pris en compte dans la future réforme. Une réforme juste ne peut pas ignorer l’enjeu, pour l’ensemble de la société, de protéger la jeunesse durant la période d’insertion et garantir un droit à se former pour tous.
Faire confiance aux jeunes pour garantir l’avenir de notre système de retraite
Le collectif met en garde le gouvernement contre une réforme des retraites qui aboutirait à la mort de notre système solidaire. En effet, en ne prenant pas en compte les jeunes, ceux-ci n’auront d’autres choix que de s’en détourner au profit des assurances privées, par capitalisation. Nous refusons d’être la première génération à devoir renoncer à une retraite solidaire !
Notre collectif rappelle en outre qu’une politique ambitieuse d’emploi, qui pose le CDI comme la norme pour les jeunes, est une priorité pour répondre aux besoins de financement des retraites. Alors qu’il y a près de 2 millions de jeunes de moins de 30 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation, la priorité n’est-elle pas de partager le travail plutôt que de faire travailler les seniors plus longtemps ?
Le collectif appelle l’ensemble des jeunes à manifester aux côtés des salariés le 10 septembre, pour refuser tout allongement de la durée de cotisation, et porter une autre réforme qui permette la reconnaissance des jeunes à travers la validation des années d’études et d’insertion professionnelle dans le calcul des retraites.
Les organisations signataires: