Le 12 septembre dernier, ce sont des 400 000 travailleu∙se∙rs, jeunes en insertion, étudiant∙e∙s, lycéen∙ne∙s, et privé∙e∙s d’emploi qui se sont mobilisé∙e∙s partout en France pour exiger le retrait du projet d’ordonnances, un projet de régression pour nos droits collectifs, qui aggravera la précarité sur le marché du travail.
De nombreuses mesures du projet d’ordonnance démontrent que ce projet va à l’encontre de l’intérêt des travailleu∙ses∙rs : La possibilité d’écarter les syndicats des négociations dans les petites entreprises, la fusion des instances représentatives du personnel, le licenciement en cas de refus d’un accord collectif, ou encore le renforcement du rôle de la branche et de l’entreprise qui vont amplifier le dumping social…
Alors que les jeunes subissent en premier lieu les remises en cause du droit du travail qui ont lieu depuis des années, mais aussi les logiques d’ubérisation qui se développent, certaines mesures du projet d’ordonnances vont les affecter tout particulièrement et aggraver leur précarité : le plafonnement des indemnités prud’homales, ou encore les CDI de chantier, sont des mesures qui rendent les jeunes éjectables à merci sur le marché du travail.
Ce projet s’inscrit, par ailleurs, dans un contexte plus large où plusieurs mesures ont été annoncées par le gouvernement et qui vont dégrader le quotidien des jeunes : la baisse des APL ou encore la mise en place d’une sélection à l’entrée de l’université pour la rentrée 2018 alors même que 3000 jeunes n’ont toujours pas d’inscription dans l’enseignement supérieur et que des milliers d’autres sont inscrits dans des filières par défaut.
Dans les études ou dans le travail, les jeunes défendent une société qui leur garantisse de nouveaux droits et qui leur permette de bénéficier de conditions de vie digne. Pour lutter contre le chômage, le temps de travail doit être réparti par sa diminution sans baisse de salaire entre tou·te·s et chacun·e doit avoir droit à une protection sociale suffisante, salarié·e·s comme personnes privé·e·s d’emploi. Le CDI doit redevenir la norme, l’accès au droit commun doit être garanti pour tou·te·s. Les jeunes en formation doivent avoir droit à une véritable protection sociale avec un revenu. De plus, les années d’études doivent être prises en compte dans le calcul de la retraite et de l’assurance chômage.
La prochaine journée de mobilisation est déterminante puisqu’elle survient la veille du vote du projet d’ordonnance en conseil des ministres. Lycéen·ne·s, étudiant·e·s, privé·e·s d’emplois, salarié∙e∙s : soyons nombreux dans la rue le 21 septembre, pour appeler au retrait du projet de loi et défendre nos contre-propositions. Nous y serons présents dans des cortèges unitaires communs. Par ailleurs, nous nous retrouverons très rapidement à la suite de cette journée pour poursuivre la mobilisation et définir les initiatives communes que nous pouvons prendre en lien avec la mobilisation des organisations syndicales de salarié·e·s.
CLAP, Ensemble Jeunes, Jeunes Ecologistes, Jeunes socialistes, JOC, LMDE, Mouvement Jeunes Communistes de France, MRJC, NPA Jeune, Osez Le Féminisme, Réseau jeune du Parti de Gauche, Solidaires Etudiant-e-s, SGL, UEC, UNEF, UNL