La proposition :

Acteur de sa vie, acteur de son établissement : pour une éducation collaborative.

L’école, lieu de formation des futurs citoyens, doit permettre à chacun d’acquérir une capacité à comprendre et à s’adapter au monde complexe dans lequel nous vivons. Elle doit être le lieu de développement de l’ouverture d’esprit et du sens critique, permettant à chacun de se forger sa propre opinion. Adoptons de nouvelles méthodes d’enseignement plus collaboratives et adaptées au rythme de chacun. Réinvestissons massivement dans l’éducation, de la maternelle au supérieur, et dans la formation pédagogique des enseignants.

Pour ouvrir l’école sur la société, prolongeons les horaires d’ouverture des établissements scolaires le soir et le samedi, pour y permettre l’accueil d’autres activités.

Revoyons la notation et l’organisation des diplômes – et notamment de l’épreuve “couperet” du bac — en favorisant le contrôle continu. Enfin, valorisons à l’école l’engagement citoyen et les savoir-faire acquis dans les activités extra-scolaires.

Avec les Jeunes Écologistes participons à créer une école où chacun aura sa place !

Le texte complet :

En décembre 2010, les Jeunes écologistes s’engageaient pour une école ouverte à tous et créative en votant la motion « Éducation ». Nous réaffirmions ainsi notre engagement à changer le système scolaire : réforme du baccalauréat, valorisation de l’autonomie et des engagements extrascolaires, refonte de l’orientation ou encore création de nouveaux enseignements. Aujourd’hui nous devons aller plus loin.

De nouvelles écoles maternelles

L’école maternelle doit être un lieu ayant pour objectif de fournir les outils nécessaires à chacun sur les plans langagier, cognitif,  des savoir-faire et des savoir-être, pour aborder l’école primaire dans les meilleures conditions possibles.

Repenser le système de notation

Le système de notation actuel est fondé sur la concurrence et l’élitisme. L’obsession du classement entraine une dévalorisation et une stigmatisation des élèves les moins bons. Ce système de l’échec constant, puisque le 20 n’est que très peu, voire pas accessible dans certaines matières, doit être revu. Nous devons tout d’abord en finir avec la notation dès le primaire et nous inspirer du modèle finlandais, où les élèves ne sont évalués qu’à partir de 9 ans et notés de manière chiffrée à partir de 11 ans. Ce système permet de ne pas entrainer l’enfant dans une spirale de l’échec, mais au contraire de favoriser la coopération entre élève et de dissocier le fait d’apprendre, de l’évaluation.

Nous devons également revoir le système de notation au secondaire: “/l’évaluation est aujourd’hui en France principalement une évaluation sommatoire, elle évalue presque uniquement la somme des connaissances  acquises./” Nous devons donc accentuer l’apprentissage d’outils conceptuels qui permettent d’apprendre à apprendre. Pour conforter ce changement de pédagogie nous devons modifier notre grille d’évaluation qui se fonde sur une notation que l’on pourrait qualifier de binaire, autrement dit une notation qui définit de manière restrictive le vrai et le juste comme le faux et l’erreur. Nous devons nous tourner vers un système qui se fonde sur un panel de note plus restreint, de 1 à 6 comme en Allemagne ou sur une d’évaluation en terme d’acquis : « acquis, non acquis, en cours  d’acquisition ». Dans tous les cas, il semble nécessaire d’expliquer les résultats et les possibilités d’améliorations.

Oui à un collège unique, mais pas uniforme

L’organisation traditionnelle des effectifs par classe est d’essence purement administrative; seule l’année de naissance distingue les élèves et non leur niveau de maturation, leurs capacités ou leurs sensibilités particulières. Au contraire l’élève,acteur de son éducation, doit cesser de subir et doit pouvoir choisir son rythme de travail, certaines matières et ses activités. Il semble également nécessaire de soutenir l’ouverture d’écoles primaires et secondaires qui fonctionnent selon d’autres méthodes pédagogiques, comme la méthode Freinet, fondée sur l’expression libre des enfants et sur une autre organisation du travail fondé notamment sur la coopération. Il est important d’assurer un suivi personnalisé de l’élève tout au long ses études, permettant de réduire les problèmes d’orientations que l’on observe dans le supérieur mais dont la cause est souvent bien antérieure.

Revoir l’apprentissage des langues

Dans un système de plus en plus cosmopolite, les compétences en langue deviennent un atout majeur, notamment dans le milieu professionnel. Malheureusement, en ce qui concerne leur apprentissage, le bilan demeure extrêmement faible et nos élèves peinent à s’exprimer dans une autre langue que la leur. L’apprentissage accorde une place démesurée à l’écrit ainsi qu’à la mémorisation d’une masse considérable de vocabulaire hors de son contexte. De plus, l’esprit de concurrence (cf système de notation) et la peur de l’élève de se tromper rendent très difficile l’apprentissage orale de la langue. L’université accueille des étudiants qui ne maitrisent ainsi aucune langue étrangère. Dans un monde de communication, l’inégalité se jauge en fonction de la différence d’outils d’expression que chacun possède. Notre lycée se doit d’accorder aux langues étrangères la place prépondérante qu’elles méritent. L’apprentissage d’une langue doit se faire par la pratique, par l’échange, par la communication. Son enseignement peut se faire par des biais divers : lecture, écrit, laboratoire de langue, support audiovisuel …Mais on doit surtout développer les stages linguistiques, les programmes d’échange,les correspondances…).

Nous devons également revoir les langues proposées. Il est nécessaire que les élèves puissent faire le choix d’étudier l’arabe ou d’autres langues du moyen orient dans le cadre de leurs études dès le collège. En raison des liens historiques forts entre les pays arabes et la France nous préconisons de mettre l’apprentissage de l’arabe au même niveau que l’apprentissage de l’espagnol, de l’allemand ou de l’italien. La promotion de cette langue se fera pour ouvrir de nouveaux horizons professionnels, mais aussi de nouvelles satisfactions personnelles : comme toute langue, l’enseignement de l’arabe doit s’accompagner d’un apprentissage de la culture arabe.

Un nouveau service public de la recherche

L’enseignement supérieur et la Recherche sont des éléments clés pour la réussite future de notre société. En effet la Recherche permettra de créer des connaissances utiles pour répondre à la crise écologique, économique et sociale. L’enseignement supérieur devra transmettre ces nouvelles connaissances à un large public.

Hélas, la situation actuelle de la Recherche ne permet pas du tout de répondre à ces enjeux de société. Les moyens directs attribués à la recherche sont en diminution (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, diminution des crédits des différents organismes,…). Une grande partie de l’argent dépensé par l’État pour la recherche se fait via des crédits d’impôts à la recherche. La recherche publique est alors délaissé au profit de la recherche privée. Le reste de l’argent dépensé par l’État pour la recherche se fait via des projets de recherche qui mettent en concurrence l’ensemble des laboratoires français (initiative d’excellence, laboratoire d’excellence, etc) De plus ces projets se focalisant uniquement sur la recherche appliquée, et pas fondamentale, ne permettent d’obtenir que des résultats à très court terme (au maximum 4 ans) restreignant fortement la liberté de recherche des chercheurs français.

Pour être performante, la recherche publique doit être entièrement financée par l’État afin d’assurer l’autonomie des chercheurs. Il faut également favoriser les Partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation, comme cela est fait en Ile-de-France.

Revoir le fonctionnement de l’enseignement supérieur

L’état de l’enseignement supérieur demeure également préoccupant. Les locaux universitaires se trouvent dans un état déplorable, empêchant de meilleures conditions de travail. Dans certaines disciplines, le nombre d’enseignement –chercheurs restant trop faible, ils se retrouve contraints à donner des heures de cours pris sur le temps consacrée à leur activité de recherche. De plus les universités ont recourt massivement à des vacataires ou à des enseignements précaires pour combler les trous.

A cela s’ajoute le fort taux d’échec en premier année d’université, la difficulté des étudiants diplômés à rentrer sur le marché du travail, l’enseignement à deux vitesses entre les universités et les grandes écoles et la forte concurrence entre les universités.

Nous devons rapidement mettre en place des changements substantiels pour améliorer l’enseignement supérieur :

  • instaurer un système plus égalitaire (dans un premier temps, un transfert des classes préparatoires dans les université sans sélection a priori qui aura pour objectif la fusion des grandes écoles et des universités, la valorisation des filières courtes et la création de  passerelles avec les universités afin de  permettre une poursuite d’étude plus facile …),
  • ouvrir l’université sur le monde (possibilité pour les  étudiants de faire des stages courts pendant les trois premières années d’études durant des périodes sans cours, développer l’alternance, l’accessibilité des études à l’étranger dans toutes les formations quelques soient les revenus de l’étudiant…)

Ces propositions ne sont qu’un début, mais elles posent les premières pierres de la nécessaire reconstruction de notre enseignement. Face à la casse progressive de l’enseignement public, rester impassible est la pire des choses à faire : il faut prendre l”initiative du changement. Une école publique défaillante, qui ne remplit plus son rôle d’éducation et d’émancipation, qui ne met plus ses élèves à égalité, c’est le plus grand handicap que notre société puisse connaitre. L’école que nous souhaitons c’est une école tournée vers l’avenir, efficace et démocratique, soucieuse de l’intérêt général comme de l’émancipation de chacun.

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