Notre génération aspire à un projet radical de justice sociale et climatique. Elle l’a prouvé, en votant majoritairement pour les candidat.e.s du bloc écologiste et populaire au premier tour de l’élection présidentielle et pour la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale aux législatives.
- Nous n’avons pas le temps d’attendre : il y a urgence.
L’urgence est climatique, bien sûr, car nous observons les dirigeant.e.s du monde perdurer dans leurs comportements criminels. Le déni est tel que notre gouvernement annonce même vouloir faire une “pause” dans les règles environnementales européennes…
L’urgence est sociale, quand près d’1 européen.ne sur 6 vit sous le seuil de pauvreté, quand l’inflation pousse de plus en plus de personnes à abandonner l’idée de se chauffer ou de s’alimenter. L’urgence est sociale quand tant de personnes meurent à nos frontières.
L’urgence est démocratique et républicaine, face à l’extrême droite quand celle-ci parade dans nos rues sans être inquiétée, quand elle menace et agresse des élu.e.s et militant.e.s, quand elle menace les droits fondamentaux de tant de personnes minorisées, quand elle ne cesse de progresser partout en Europe.
Face à ces urgences, la gauche et les écologistes doivent porter un projet de société capable de relever les défis de notre siècle et d’améliorer concrètement la vie des gens. En France, les principaux partis de notre camp politique l’ont bien compris, en s’unissant en 2022 dans le cadre des législatives. La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale a créé un immense espoir : elle a permis des victoires là où la désunion aurait été destructrice.
Cet espoir est encore plus fort chez les jeunes qui, parce qu’ils seront les premier.e.s touché.e.s par les bouleversements de ce monde, ne peuvent pas comprendre que les chances de victoire soient sacrifiées au profit de stratégies politiciennes.
- Sur les sujets européens, le débat doit être ouvert.
Le sujet des élections européennes émerge dans le débat public et il se concentre malheureusement sur les questions de petites stratégies électorales et des potentielles divisions au sein de la NUPES. Nous déplorons qu’aucun débat de fond, sur nos projets politiques, n’ait vraiment eu lieu au sein de notre camp politique.
Face à l’urgence climatique, environnementale et sociale, face à la montée des extrêmes droites en Europe, l’ambition des partis de la NUPES ne peut pas être celle d’une comptabilité électorale individualiste.
- “Quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles”. Albert Camus
Suite à la mobilisation contre la réforme des retraites et dans le contexte social que nous connaissons, beaucoup de citoyen.ne.s iront voter en 2024 dans l’optique de sanctionner Emmanuel Macron et ses allié.e.s. Nous nous devons d’incarner la première force politique du pays, car en cas d’échec nous laisserons un boulevard à l’extrême droite.
Le RN se moque des questions européennes et ne compte sur cette échéance électorale que pour être propulsé en 2027. Il y a 5 ans, c’était déjà sa stratégie et elle a manqué de peu de se concrétiser en 2022.
Laisser prospérer l’extrême droite en France à des conséquences en Europe. Lors des dernières élections européennes, en arrivant en tête du scrutin avec 23,34 % des voix, le Rassemblement National a envoyé 23 député.e.s au parlement européen, renforçant le groupe Identité et Démocratie. Ces parlementaires français.e.s siègent entre autre avec :
– L’Alternative pour l’Allemagne, proche de groupuscules néonazis.
– La ligue du Nord de Matteo Salvini, populiste, eurosceptique et xénophobe.
– Le Parti de la liberté d’Autriche, national-conservateur, fondé par d’anciens nazis et fréquemment au cœur de scandales en raison de positions antisémites.
- Face aux menaces qui pèsent sur l’Europe, la jeunesse a la volonté de faire vivre l’union et la NUPES, pour que la France ne bascule pas.
Même si des divergences stratégiques subsistent entre les partis de la NUPES pour les prochaines échéances électorales, la jeunesse doit permettre la construction d’une convergence large des forces militantes, politiques, syndicales, associatives. Il s’agit d’être à la hauteur des enjeux, pour faire face, faire bloc ensemble, particulièrement contre le climato-scepticisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, les LGBTQIA+phobies portées par les extrêmes-droites européennes.
Avant l’accord de la NUPES en 2022, les Jeunes Écologistes déclaraient « Les partis de la Gauche et de l’écologie politique ont le devoir moral de trouver un accord pour donner aux français.e.s une alternative, respectant la pluralité de nos idées respectives ».
Les organisations de jeunesse sont les mieux placées pour faire vivre cette alternative : un projet et une vision crédible face à l’extrême droite et au néo-libéralisme, pour gagner en 2027.
- Si nous avons des divergences avec d’autres membres de la NUPES, celles-ci peuvent et doivent être débattues.
Nos adversaires politiques et les médias aiment à nous montrer plus divisés que nous le sommes sur les sujets européens et internationaux, alors qu’une très large majorité des votes au Parlement Européen sont communs.
Le débat programmatique, c’est la condition pour que notre union soit crédible sur le long terme. Les élections européennes sont dans plus d’un an, profitons de ce temps pour mener ce travail !
C’est l’ambition de cette motion, qui propose que les Jeunes Écologistes soient à l’avant-garde de ce débat sur les sujets européens avec les autres organisations de jeunesses de gauche et écologistes afin de créer les conditions d’une large union.
Les Jeunes Écologistes doivent prendre une position courageuse : notre responsabilité est immense !
Motion :
- Les Jeunes Écologistes plaident pour faire vivre l’union de la gauche et des écologistes à travers la NUPES dans les mois et les années qui viennent.
- Les Jeunes Écologistes travaillent avec les autres organisations de jeunesse politiques de gauche et écologistes qui le souhaitent sur les questions programmatiques européennes. Ils ouvrent la voie à un travail commun pour débattre des sujets qui nous rassemblent ou sur lesquels nous aurions des divergences, pour aboutir à un socle de propositions communes.
- Pour cela, le Bureau Exécutif Fédéral des Jeunes Écologistes met en place la feuille de route suivante :
- Début juin : un appel à travailler ensemble est lancé, suivi d’un premier événement commun pour débattre et travailler à la rédaction de premières propositions communes. Associations et syndicats peuvent être associés, en plus des organisations de jeunesses politiques de gauche et écologistes.
- En juillet et août : un temps de travail interne est mené au sein de la Fédération, sur les sujets européens dits “clivants” au sein de la gauche.
- En septembre : une restitution des débats est organisée entre toutes les organisations de jeunesse ayant pris part à la démarche.