Motion d’urgence adoptée par la coordination fédérale du 28 avril 2013.
Les Jeunes Écologistes prennent la mesure de la gravité de la crise démocratique que traverse actuellement la France. La multiplication des « affaires », l’entremêlement des élites, l’apparente impunité des « voleurs en col blanc » sont les causes de l’effondrement de la confiance du citoyen au politique, et plus généralement, aux institutions républicaines. Le gouvernement, par son action sans ambition ni vision fait la démonstration que l’alternance ne vaut pas alternative. Son incapacité à réformer un système politique peu représentatif, inégalitaire et inefficace nous met dans une situation périlleuse : à terme, le scrutin perdra toute légitimité faute de participation ou portera au pouvoir des idées et des personnes que nous combattons, car ennemis déclarés de la démocratie et des valeurs républicaines.
L’effondrement environnementale et la crise économique et donc sociale sont pour les écologistes les motifs d’un esprit de responsabilité. Notre éthique veut que nous tâchions de répondre à l’urgence, et que nos actes n’attendent pas un grand soir, mais s’accommodent de la réalité culturelle. C’est en ce sens-là que les Jeunes Écologistes inscrivent leur pensée et leur action dans une démarche politique apaisé et désireuse d’échanges, pour construire avec toutes les bonnes volontés.
Mais l’esprit de responsabilité qui nous habite n’est pas la résignation, ni le renoncement à la mobilisation sociale et populaire. Ce n’est pas non plus le silence ou la passivité. Nous ne voulons pas être les témoins inactifs de la déliquescence d’un système vérolé, qui fait le nid des conflits d’intérêts, de la corruption, du clientélisme. Notre devoir est de faire entendre notre voix, de porter haut l’alternative écologiste, le souhait d’une rupture, qui permette au citoyen de croire à nouveau au politique, qui permette de proposer et d’aider à mettre en œuvre un projet de société qui prenne en compte l’environnement, et les besoins de chacun-e.
C’est pour cela que nous, les Jeunes Écologistes, militeront pour une sixième république et pour une Europe fédérale ; que nous demanderons des mesures contre la corruption, le cumul des mandats, l’opacité en politique et l’enrichissement personnel de nos dirigeant-e-s. Nous soutiendrons un modèle de VIe République où serait appliquée la parité réelle et où les élus ne pourraient cumuler de mandat ni synchroniquement, ni de manière abusive dans le temps. Cela permettrait un perpétuel renouveau du politique et mettrait fin à l’oligarchie, pour rester toujours au plus près de la société civile et assurer que le progrès soit pour le peuple et non pour l’avancement de quelques uns. En ce sens, nous souhaiterions également que davantage de proportionnelle soit intégrée dans les modes de scrutins pour une meilleure représentation des différentes sensibilités représentées dans la population au sein des instances de la République, ainsi que pour éviter une bipolarisation stérile et anti-démocratique de la vie politique française. Nous nous battrons pour que soit reconnu le fait qu’il soit inadmissible qu’une personne ayant fait démonstration publique de racisme, homophobie, xénophobe, sexisme ou tout autre type de discrimination puisse continuer de siéger dans les instances nationales. Des santions doivent être envisagées dans ce cas, dont l’inéligibilité.
Pour porter ces idées et celles déjà développées dans nos motions et prises de position antérieures, notre mouvement privilégiera l’action militante de terrain et les initiatives politiques autonomes, afin de valoriser le travail des écologistes sur le sujet et nous démarquer des forces politiques de tout bord qui jouent dangereusement sur le « tous pourris » pour attiser la colère des citoyens mais sans apporter d’alternatives claires. Les Jeunes Écologistes veilleront ainsi à être en cohérence avec notre conception d’une démocratie plurielle, vivante, décentralisée et apaisée. La VIe République ne se construira pas sur la colère des foules, la centralisation et personnalisation du pouvoir, mais sur une vision renouvelée du pouvoir, du civisme, de la citoyenneté et de la participation collective à la démocratie.