La proposition :
Un Pass transport pour tous-tes et partout
Face à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre dues au transport et des inégalités territoriales (qui aggravent les inégalités sociales), il est urgent de penser une politique soutenable et volontariste qui agisse sur la mobilité nécessaire de tous, quel que soit l’âge ou le revenu.
Nous devons organiser une mobilité différente, audacieuse, où chacun pourra trouver une réponse à ses besoins quotidiens dans une logique de cohérence territoriale, sociétale et environnementale. Nous proposons la mise en place d’un Pass Transport valable pour tous, sur l’ensemble du territoire et compre- nant l’intégralité de nos déplacements (bus, train, vélo) afin de favoriser l’intermodalité. Le statut de l’utilisateur étant connu (étudiant, chômeur, retraité, etc.), le Pass lui ferait bénéficier naturellement des réductions adéquates, tout en évitant les risques de « traçages » et en appliquant le droit à l’oubli.
Avec les Jeunes Écologistes, un Pass transport pour tous-tes, et partout !
Le texte complet :
Un « Pass’transport » pour tous-tes et partout, c’est possible maintenant !
Le réchauffement climatique, provoqué par l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre depuis les années 1990, pousse chacun de nous à réfléchir à nos déplacements, à notre mobilité. Il est urgent de mettre en place une offre de transports multimodale et de développer au maximum la mobilité douce pour faire face aux défis du changement climatique et de la pollution atmosphérique.
La France s’est fixée, à travers différents traités internationaux, des objectifs ambitieux et nécessaires concernant la pollution atmosphérique et le changement climatique. Nous sommes forcés de constater que ces intentions restent de façade au regard de l’existence de véritables zones, partout dans notre pays, où aucune alternative à la voiture n’a été mise en place. Le gouvernement préfère continuer à financer, des projets d’autoroutes ou d’aéroports, alors que l’urgence climatique devrait le pousser à développer des transports en commun de proximité et un re-maillage accru du territoire en terme de mobilité douce.
À l’heure des trains à grande vitesse, des compagnies low-cost et d’un monde de plus en plus inter-connecté, nous oublions parfois les distances, le temps et l’impact que cela peut avoir sur l’environnement et la société. Être jeune et écologiste aujourd’hui c’est savoir s’opposer à cette logique qui nous pousse à être toujours plus rapide, toujours plus mobile, et oser affirmer qu’il est urgent de ralentir. Énoncer que le diktat de la vitesse ne doit pas être le seul facteur à prendre en compte pour définir une politique de transports, c’est aussi prouver que d’autres solutions sont envisageables pour organiser une mobilité intelligente et cohérente.
En effet, seule une politique volontariste pourra contenir les effets des transports sur la société et le territoire. La mise en place d’une politique soutenable des transports de personnes passe alors par une offre multimodale permettant à chacun d’avoir une réponse adaptée à ses besoins de mobilité. Nous devons organiser une mobilité différente, où chacun pourra trouver une réponse à ses besoins quotidiens dans une logique de cohérence territoriale, sociétale et environnementale.
Dès 2012, nous devons favoriser l’intermodalité de chacun avec la création d’un Pass-Transports pour tous sur l’ensemble du territoire Français.
L’exigence d’une mobilité audacieuse suppose l’intermodalité qui ne peut être pratiquée que si l’usager a la possibilité de changer aisément de mode de transport. Le voyageur habituel, occasionnel, voire touriste, qui souhaite effectuer un trajet multimodal combinant transport urbain de la ville de départ, trajet en train et transport doux de la ville de destination doit pouvoir le faire avec une seule carte de réduction, voir avec un seul billet. Pour cela, les Jeunes Ecologistes proposent la création d’un Pass’transport, valable sur l’ensemble du territoire Français comprenant l’ensemble de nos déplacements.
Certains pré-requis sont nécessaires pour envisager la création de ce Pass’ transport. Il convient, tout d’abord, de mettre en oeuvre une offre cohérente avec des horaires et des temps de correspondance compatibles entre eux pour tous les modes de transports.
Ensuite, la création d’une interface lisible et simple au niveau des plateformes d’échanges apparaît également comme une condition nécessaire pour faire de l’inter-modalité une réalité à travers ce Pass. A cela, nous devons ajouter le besoin d’établir une tarification intégrée passant par une modernisation des tarifs qui aboutirait à la mise en place d’un barème tarifaire unique. L’information intermodale ajoutée à une billettique simplifiée a alors pour effet de favoriser l’attractivité et l’utilisation des transports collectifs.
Ce Pass apporterait trois avantages majeurs. Il permettrait d’une part à l’usager de tout type de transport en commun de bénéficier des réductions correspondantes à son statut (étudiant, chômeur, retraité…) sur l’ensemble du territoire national. Il permettrait d’autre part au voyageur de payer s’il le souhaite ses déplacements a posteriori. Enfin, il avantagerait la fidélité en proposant des tarifs attractifs et des réductions liées à la fréquentation des transports en commun.
1. Des réductions applicables partout en France selon sa situation
Le statut de l’utilisateur étant connu (étudiant, chômeur, retraité, etc.), le Pass lui ferait bénéficier naturellement des réductions adéquates en limitant la multiplication des billets et des justificatifs de réduction. Ce Pass serait obtenu gratuitement sur présentation d’un justificatif de situation et serait valable pour l’ensemble des transports en commun pendant un an. Tout le monde pourrait être bénéficiaire de ce Pass. En fonction de son statut, un certain nombre de réductions minimales s’appliquerait alors automatiquement dans l’ensemble des transports en commun.
Dans le même temps, il convient d’instituer une véritable inter-modalité tarifaire : développer et systématiser les possibilités d’intégration des titres de vélos libre-service, transports urbains, cars départementaux et trains (notamment TER) sur un même support billettique. En outre, ce pass’Tranports devra permettre d’assurer une continuité tarifaire et multi-modale dans les zones transfontalières.
2. La possibilité de bénéficier d’une tarification a posteriori
La tarification a posteriori (aussi appelée post-paiement) permet de ne facturer au voyageur le prix du transport qu’après le voyage. Les villes de Tours et de Belfort proposent déjà aux voyageurs de bénéficier de ce système de paiement postérieur. A travers le Pass’transport, les Jeunes Ecologistes proposent de généraliser ce mode de tarification.
Par l’intermédiaire du Pass, qui sera gratuit, l’usager n’aura plus à avancer des sommes d’argent. C’est à la fin du mois, ou selon une périodicité plus adaptée, qu’il se verra débiter de la somme correspondante aux nombres de voyages réellement effectués, dans la limite d’un plafond maximal défini selon son statut.
Les avantages d’un tel système de post-facturation résident surtout dans sa facilité et sa souplesse. Le Pass permet de voyager sans avoir à acheter à l’avance un billet et de ne payer qu’à hauteur de la consommation réelle, contrairement aux abonnements.
3. Une attractivité tarifaire et la fidélité récompensée
Outre les réductions tarifaires standards, ce Pass’transport et l’utilisation du système de post-paiement permettraient d’obtenir des tarifs plus avantageux, plus attractifs. Des tarifs avantageux s’appliqueront en priorité sur les déplacements quotidiens du type travail-domicile. Le système permettrait aussi de récompenser la fidélité des utilisateurs, tous types de transports en commun confondus.
Un cadre juridique strict pour respecter la liberté de circulation et éviter la traçage
Il est indispensable que les relevés des voyages respectent les recommandations de la CNIL, afin que les libertés des voyageurs soient respectées. Seul le nombre de validations de la carte et les jours d’utilisation doivent être consultables, sans mention ni du lieu ni de l’heure. Ainsi les identités des voyageurs, l’heure et les lieux de validation ne seront pas mis en correspondance afin d’éviter le traçage des voyageurs. Les modalités d’enregistrement des données devront être soumises à un cadre juridique strict conformément à la position des Jeunes Ecologistes sur les libertés numériques.
Par ailleurs, il est nécessaire que les usagers puissent facilement se désinscrire de ce système et qu’une réponse rapide soit mise en œuvre en cas de vol ou de perte de la carte de transport.
Les Jeunes Ecologistes voient le Pass Transport comme une première étape vers la gratuité et l’accès universel des transports publics. En 2072, le territoire français sera alors intégralement couvert par des réseaux denses de transports communs et gratuits.
Les voyages forment la jeunesse !… Et si les jeunes formaient les voyages de demain ? Avec le Pass’Transport, dès 2012, envisageons la mobilité de 2072 !