Crédits photo: Baptiste Soubra

Au sortir d’un weekend de mobilisation qui plus que jamais fédéra luttes écologiques et luttes sociales, la ligne de front qui sépare le gouvernement actuel et ceux et celles qui se battent pour un avenir digne et viable devient encore plus nette.

Faisant preuve d’un mépris et d’une condescendance qu’on lui connaissait bien déjà lorsqu’il parle des classes populaires, Macron a choisi de dénigrer la grève pour le climat portée par la jeunesse et nous à incité à aller «manifester en Pologne » ou encore à organiser tous les vendredi « des grandes opérations de ramassage sur les rivières ou sur les plages corses » Propos absurdes et qui provoque chez nous, jeunesses écologistes, une immense colère, cette même colère qui anima le discours de Greta Thunberg auquel Macron assista quelques heures après avoir tenu ces propos. Voilà donc le rôle que Macron entrevoit pour la jeunesse : ramasser les déchets d’un monde à la dérive, réparer les pots que d’autres, des décennies durant, ont cassé. Voilà ce que serait donc le destin de notre génération : payer pour les générations précédentes, payer pour ce statu quo mortifère que le macronisme et son monde contribuent à maintenir à toute force par-delà des discours. 

Il y a un clair fil rouge dans les propos présidentiels : l’écologie, c’est toujours aux autres de la faire -aux individus qui doivent se « responsabiliser », aux autres pays qui ne bougent pas assez-, comme s’il était acquis que le gouvernement en cette matière faisait déjà tout son possible. Faut-il encore une fois rappeler l’absence totale d’action qui soit à la hauteur de l’urgence dans laquelle nous sommes ? Faut-il encore une fois rappeler les compromis, les concessions aux lobbies, les chiffres qui tous indiquent que les voyants sont au rouge et que nous sommes loin d’avoir même commencé à réagir … ?  

Alors non, nous n’irons pas « manifester en Pologne », déjà parce que la jeunesse polonaise se mobilise et occupe la rue elle-même, et parce que nous avons en premier lieu nos propres griefs à exprimer par rapport à l’inaction du gouvernement français, qui est extrêmement loin d’être à la hauteur.Nous ne remplacerons pas non plus les grèves et les marches par des opérations de ramassage des déchets : faire grève, manifester, sont des actes profondément politiques dont le gouvernement ne semble pas comprendre ni respecter la teneur. Les flagrantes entraves à la liberté de manifester qui eurent lieu lors de la Marche pour le Climat de ce samedi 21 septembre sont une illustration de plus du mépris du gouvernement pour les revendications citoyennes légitimes.  

La lutte pour une bascule écologique implique une rupture avec le système que défend le gouvernement actuel. Puisque par lui-même il ne bougera pas d’un iota, il doit être mis face à ses responsabilités et être forcé à agir. Voilà le sens du recours déposé par Greta Thunberg et 15 autres jeunes contre cinq Etats -dont la France- pour inaction face au péril climatique. Dans la lignée de la décision de justice du Tribunal de Grande Instance de Lyon qui relaxa les décrocheur.se.s de portrait  considérant que la dénonciation de l’inaction climatique du gouvernement constituait un « motif légitime », nous souhaiterions que le droit puisse être cette force qui impose au politique de prendre les mesures nécessaires pour garantir un avenir collectif digne et viable à tou.te.s. Voilà le sens de toutes les Marches et Grèves pour le Climat, voilà le sens des actions de désobéissance civile qui se multiplient et que le gouvernement s’entête à dénigrer. 

Nous, Jeunes Ecologistes, revendiquons le caractère profondément politique de l’écologie qui ne peut en aucune façon se réduire à des petits gestes de tri ou de ramassage des déchets mais nécessite de changer à la racine l’ensemble de notre modèle social et économique. Nous revendiquons la voie politique, alliant manifestations,désobéissance civile, actions directes, et investissement des institutions notamment par la voie électorale. Les tribunaux, la rue, les institutions -tous ces espaces doivent être considérés comme des espaces de lutte complémentaires qu’il nous faut urgemment et de concert utiliser si nous voulons construire une réaction à la menace existentielle à laquelle nous faisons face.


Jeunesses écologistes, faisons notre (r)entrée en politique!

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