Cédric Herrou, paysan de la Vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, était hier devant le tribunal correctionnel de Nice pour aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière.
Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis, une mise à l’épreuve, la confiscation de son véhicule et une limitation de son permis de conduire. Les Jeunes Ecologistes dénoncent le retour du « délit de solidarité » et rappellent au contraire les devoirs des autorités publiques.

Ce que lui reproche la justice ? Avoir secouru et hébergé chez lui et sur ses terrains quelques dizaines de personnes migrantes, dont de nombreux-ses mineur-e-s, venues d’Érythrée et du Soudan, qui après avoir vécu des atrocités dans leurs pays ou en Libye et après avoir franchi au péril de leur vie la Méditerranée, se trouvent bloquées dans la Vallée de la Roya.

« Les migrant-e-s arrivé-e-s en Italie et souhaitant poursuivre leur route vers la France ou la Grande-Bretagne se trouvent bloqué-e-s à Vintimille à la frontière franco-italienne, strictement contrôlée par les autorités, explique Johan Laflotte, membre du bureau exécutif des Jeunes Écologistes et habitant de la Région PACA. Leur seul accès vers le territoire français se trouve être la Vallée de la Roya, cul-de-sac français au nord de Vintimille entouré par les montagnes alpines. Bien qu’étant officiellement en France, ces personnes n’ont alors aucun accès aux services de la préfecture, ni même aux besoins vitaux de soin ou d’hébergement. C’est dans ce contexte que les habitants de la Roya leur viennent en aide depuis plusieurs années déjà. »

Le délit de solidarité, pourtant abrogé par la loi en 2012, semble revenir à peine masqué, alors même que les autorités françaises ne sont pas à la hauteur de leurs stricts devoirs. En effet, le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, pourtant responsable de l’accueil des mineur-e-s, refusent de prendre en charge les enfants migrants qui échouent dans la Vallée de la Roya. Des mineur-e-s étranger-e-s qui auraient dû être placé-e-s en foyer ont au contraire été refoulé-e-s vers l’Italie par l’État, complice en ce sens du Conseil Départemental. Les Jeunes Écologistes demandent aux autorités maralpines, françaises, italiennes et européennes de prendre leurs responsabilités dans l’accueil digne des mineurs et adultes présents sur leurs territoires.

« Au lieu d’organiser l’accueil des mineur-e-s tel que la loi l’impose, Éric Ciotti, Président du Conseil Départemental, a porté plainte contre les citoyens de la Roya pour « passage clandestin d’étrangers à la frontière franco-italienne ». Cette indécence est dans la droite ligne des positions de son compère Christian Estrosi qui, en tant que Président du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a fait voter une motion contre l’accueil des migrant-e-s » rappelle Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes.

Heureusement, les citoyennes et citoyens azuréen-ne-s ne se reconnaissent pas tou-te-s dans cette politique du rejet. Les Jeunes Écologistes saluent notamment les lectrices et lecteurs de Nice Matin qui ont élu Cédric Herrou « Azuréen de l’année 2016 ». Ils et elles apportent surtout leur plein soutien aux migrant-e-s luttant pour leur survie, ainsi qu’aux habitant-e-s de la Roya et aux citoyen-ne-s et collectifs solidaires qui leur viennent en aide et continueront à y contribuer par l’implication concrète de leurs groupes locaux et militant-e-s.

CONTACTS PRESSE :

  • Oriane Pigache, co-secrétaire fédérale – 06 05 37 97 56
  • Johan Laflotte, contact local – 06 71 00 24 89
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