Nous refusons d’être une génération sacrifiée pour payer la crise.
Lycéen-ne-s, étudiant-e-s, jeunes au chômage ou en emploi, nous refusons aujourd’hui d’accepter la précarité comme seul horizon d’avenir. Manque d’investissement suffisant dans l’éducation qui surcharge nos classes de lycées et nos amphis, absence de statut social assurant une véritable autonomie à la jeunesse, multiplication des contrats précaires sur le marché du travail : les politiques à destination des jeunes menées depuis plusieurs décennies n’ont eu pour seul effet que de renforcer l’échec universitaire et la reproduction sociale.
Face aux politiques d’austérité menées par le gouvernement, conduisant à faire de nous une génération sacrifiée, nous affirmons que l’investissement dans l’éducation est plus que jamais une nécessité.
La démocratisation des études est à un carrefour historique.
Le nombre de personnes souhaitant suivre des études dans le supérieur a beaucoup augmenté ces dernières années (+25 000 par an depuis 2000, et même +65 000 en 2015, soit l’équivalent de 3 universités de taille moyenne). Les étudiant-e-s aspirent à des études émancipatrices, diplômantes ou bien à une formation continue tout au long de leur vie, mais nombre d’établissements n’ont plus les moyens de les accueillir dans des conditions satisfaisantes et sont même contraints à limiter drastiquement leurs capacités d’accueil. L’accès aux études supérieures et à la filière de son choix est désormais régi par la loi du plus rapide, par le tirage au sort, voire par une sélection à peine dissimulée à l’entrée de nos facs.
Les coupes budgétaires dans les établissements impactent aussi directement la baisse du taux de réussite des étudiant-e-s. Le manque de moyens dégrade nos conditions d’études : amphithéâtres bondés, fermetures d’options ou de filières entières, encadrement en baisse…
À l’heure des choix, nous faisons celui de l’investissement et de la défense du service public.
À ceux qui proposent la mise en place de la sélection à l’entrée de l’université ou l’augmentation des frais d’inscription, nous répondons par la défense du service public, libre d’accès, gratuit, émancipateur et garant de l’égalité sur le territoire.
À ceux qui pensent que l’éducation est une dépense superflue, nous répondons qu’elle est une richesse collective : c’est l’avenir des jeunes et la capacité du pays à former une jeunesse qualifiée qui sont remis en cause chaque année par le manque de moyens.
Nous appelons les jeunes à se mobiliser face à la crise budgétaire.
Les solutions pour résoudre la crise budgétaire existent mais vont à l’encontre de la politique de réduction des dépenses publiques menée par le gouvernement. De plus, chaque année, l’État dépense 6 milliards d’euros pour financer le Crédit Impôt Recherche mais laisse en contrepartie nos établissements d’enseignement supérieur sans les moyens nécessaires pour remplir leur mission de service public. Abandonner une coupe budgétaire de 100 millions d’euros serait largement insuffisant pour régler la situation et garantir à toutes et à tous des conditions d’étude de qualité.
L’heure est à la construction d’un rapport de force suffisant pour imposer d’autres choix politiques. Après les mobilisations étudiantes du début d’année (« sans facs », étudiants en STAPS…), une journée de mobilisation nationale est organisée par l’intersyndicale de l’enseignement supérieur. Nous nous appelons chaque lycéen-ne, étudiant-e, jeune au chômage ou en emploi à s’y joindre.
À l’heure des débats budgétaires, nous demandons une nette augmentation du budget alloué à l’enseignement supérieur et la recherche et la garantie d’un financement pérenne des établissements pour remplir leur mission de service public.
Nos organisations appellent donc les jeunes à s’organiser sur leur lieu d’étude ou de travail et à se mobiliser le 16 octobre pour soutenir les revendications suivantes :
– Un investissement massif pour sortir les lycées et les établissements d’enseignement supérieur de la
crise qu’ils traversent
– Le refus de toute sélection au lycée et à l’université
– La création de postes pour couvrir l’augmentation du nombre de lycéen-ne-s et d’étudiant-e-s
– Une réforme du mode de financement des établissements d’enseignement supérieur et un fléchage des budgets pour améliorer l’accueil et la réussite des étudiants
– La remise à plat des moyens du Crédit Impôt Recherche afin de mieux financer nos établissements
d’enseignement supérieur
– L’augmentation du nombre et du montant des bourses pour aller vers une mise en protection sociale des jeunes
– La revalorisation de l’enseignement professionnel pour combattre les inégalités
– Le droit à la scolarité jusqu’à 18 ans pour lutter contre le décrochage scolaire
Signataires :
UNEF
UNL
FIDL
Solidaires étudiant-e-s
Les Jeunes Socialistes
Les Jeunes Ecologistes
Mouvement des Jeunes Communistes de France
UEC
Parti de Gauche
Ensemble!
JRG
NPA
Touche pas à mon pote
SGL