Aujourd’hui s’ouvre le procès des décrocheurs et décrocheuses des portraits de Macron, militant.e.s d’ANV COP21 qui par ce geste soulignaient le vide en termes d’action contre le dérèglement climatique. Nous leur apportons notre soutien.
Il y a un an, suite à la démission de Nicolas Hulot qui pointait l’impossibilité de mener une politique écologiste ausein de l’actuel gouvernement, les Marches pour le Climat démarraient. Des milliers de citoyens dans la rue, et à nouveau les samedis suivant. Dans la foulée, la pétition l’Affaire du siècle récoltait plus de 2 millions de signatures. Quelques semaines plus tard, c’est le mouvement des gilets jaunes qui cristallisait l’impossibilité de mener une politique « écologiste » sans la penser comme une transformation sociale radicale passant par une lutte contre les fractures sociales et territoriales multiples découlant du modèle capitaliste libéral.
Les réponses du gouvernement actuel à ces mobilisations, qui ensemble dessinent la première grande crise éco-sociale du XXIème siècle français, furent sur certains sujets inappropriées, sur d’autres inexistantes.Or 60 % des populations des animaux vertébrés ont disparu en quarante ans. 75 % des insectes en trente ans. 30 % des oiseaux des champs. En France en 2018, les émissions de gaz à effet de serre sont de nouveau à la hausse (+2,7°). Les inégalités progressent, le ressentiment, la colère et les vulnérabilités aussi.
Les Jeunes Ecologistes apportent leur aux décrocheurs et décrocheuses de portrait de Macron. Ils et elles ont souhaité mettre en lumière l’absence d’action du gouvernement dans le domaine de la lutte contre le dérèglement bioclimatique avec ce geste symbolique. Ces militant.e.s ont agi par-delà les discours, les cérémonies et les mots d’un gouvernement maniant l’art de la formule mais qui recule chaque fois qu’il faut passer aux actes, voire aggrave activement la situation en soutenant un capitalisme libéral prédateur et destructeur. Pour ces 128 portraits décrochés, ce sont 74 perquisitions; 900 heures cumulées de garde à vue, pour 94 personnes et plus de 150 auditions; 57 personnes convoquées dans 17 procès. Cette répression est à inscrire dans le cadre plus large d’une volonté de contrôle et d’étouffement des mouvements sociaux qui frappe plus durement encore les gilets jaunes.
Face à la crise écologique, d’ampleur et de nature inédite dans l’histoire de l’humanité, il faut du courage politique, il faut savoir rompre avec ce qui est « raisonnable » -c’est ce « raisonnable » qui souvent coincide avec un économisme déguisant son parti pris idéologique, qui nous a mené là où nous sommes aujourd’hui.Nous revendiquons donc la radicalité qui est reprochée aux décrocheur.se.s et les soutenons dans leur volonté de rendre audible par leurs actes que le gouvernement est loin, très loin d’être à la hauteur, et qu’il fait par cela faute à son devoir de protection des populations.
Nous nous revendiquons d’une jeunesse qui décroche par rapport à un système dans lequel nous avons grandi mais avec lequel nous reconnaissons devoir rompre urgemment si nous voulons espérer avoir un avenir viable. Nous avons grandi dans un monde déjà largement vidé de sa (bio)diversité, déjà pleinement numérisé, déjà très profondément pénétré par les logiques capitalistes, dans une société où le temps, l’espace, les imaginaires sont captifs de logiques marchandes qui ne laissent aucune place au spontané, au collectif, au convivial, au rêve, à tout ce qui rend possible la démocratie libre et vivante. Une autre politique est possible; elle passera aussi par une rupture avec l’hyper-présidentialisation de nos institutions que traduit la présence de portraits dans toutes les mairies, et l’illusion de l’homme (car ce sont toujours des hommes) providentiel qu’elle entraîne.
Nous soutenons donc les décrocheur.se.s de portraits de Macron et revendiquons l’émergence d’une écologie de rupture et de transformation.
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