Communiqué de Presse Jeunes Écologistes Aix-Marseille Métropole
17 Décembre 2013
Nous vivons dans un monde fini, où les ressources ne sont pas illimitées.
Retour sur le débat d’Économie Circulaire, organisé par les Jeunes Écologistes d’Aix-Marseille Métropole ce lundi 16 Décembre à 18h15 à Sciences Po Aix.
Suite à la Conférence de mise en œuvre de la Conférence Environnementale sur l’Économie Circulaire à Gardanne ce lundi, les Jeunes Écologistes d’Aix-Marseille Métropole (JE-AMM) organisaient ce lundi soir une rencontre-débat autour du thème de l’Économie Circulaire. Pendant une heure et demie, les JE-AMM ont animé la rencontre entre l’assistance aixoise et leur invité François-Michel LAMBERT, président de l’Institut de l’Économie Circulaire et député EELV de la Xème circonscription des Bouches du Rhône. François HAMY, candidat aux élections municipales d’Aix-en-Provence, était présent dans l’assistance et a notamment posé des questions sur les emplois liés à l’Économie Circulaire. Retour sur une rencontre-débat fort intéressante.
« Nous vivons dans un monde fini, où les ressources ne sont pas illimitées ». Aujourd’hui, la surutilisation de certaines matières premières fait qu’au rythme de la consommation actuelle :
- il reste 17 années de réserves de zinc,
- il reste 22 années de réserves de plomb,
- il reste 13 années de réserves d’argent,
- …
Ces ressources ne sont pas renouvelables, alors que faisons-nous ? Comment faisons-nous ?
Derrière ces questions se cachent de multiples sous-questions et de multiples sous-réponses. Intégrer l’Économie Circulaire dans les choix de développement était tout l’enjeu de cette rencontre-débat lundi soir à Sciences Po Aix.
« L’Économie Circulaire, c’est optimiser l’utilisation de la ressource, de la matière première. Nous nous devons de la préserver et de la transmettre d’Homme en Homme, de génération en génération. » Ainsi, la réflexion autour des questions de comment recycler, et surtout de comment réutiliser les matières premières, est essentielle. Nous sommes tombés d’accord ce lundi que cette réflexion doit nous conduire à concevoir un mode de production renouvelé, plus moderne, plus en adéquation avec la société du XXIe siècle. De nouvelles activités sont à créer de toutes pièces, comme le recyclage, la construction écologique, l’agriculture de proximité, etc. Suite à cette rencontre, les JE-AMM pensent que ce sont à la fois des technologies à découvrir (comme le recyclage propre des terres rares), à développer (la collecte et le tri des déchets) et à promouvoir (réparer plutôt que jeter). « Nous voyons que le modèle « Consommer-Jeter » a presque atteint ses limites aujourd’hui. Les nouvelles générations, que nous incarnons, doivent s’approprier un autre mode de consommation, autour de l’économie des ressources », explique Benjamin KAUFMANN, co-coordinateur des JE-AMM.
« Ce changement de culture passera évidement par un changement de modèle économique, en ne vendant plus l’objet ou la matière mais l’usage. C’est un modèle économique différent qui s’illustre par exemple avec le développement de systèmes d’auto-partage », complète Typhaine ORTEGA, co-coordinatrice des JE-AMM.
La rationalisation et le recyclage des flux (écologie industrielle), la conception globale des produits du berceau au berceau – en s’appuyant sur l’Analyse du cycle de vie (écoconception), ou encore sur les systèmes intégrés de production à petite échelle (Fab Lab) sont l’essence de l’Économie Circulaire. « L’Économie Circulaire, ce n’est pas moins consommer, ce n’est pas la décroissance, c’est simplement mieux consommer. Aujourd’hui, très peu d’appareils « neufs » intègrent des composants déjà existant dans un produit fini. Pourquoi ne réinjectons nous pas de composants en parfait état dans des produits finis (au lieu de les jeter) ? C’est vers ce changement de modèle et de mentalité qu’il faut que nous nous dirigeons. C’est à nous, notre génération, de promouvoir une autre culture des ressources », pense Benjamin KAUFMANN.
Dans un monde où les matières premières deviennent plus chères et où les déchets surabondent, les modèles économiques basés sur « l’usage » (locations…) constituent une incitation à allonger la durée de vie des produits. Et outre la lutte contre l’obsolescence programmée, un autre avantage réside dans le tissage d’un lien permanent entre le producteur et le consommateur, permettant ainsi la création d’emplois (notamment de maintenance). La transition vers ce modèle est donc clairement bénéfique pour les industries françaises, mais aussi pour les salariés, et répond à de nombreuses questions environnementales, enjeux majeurs déjà d’aujourd’hui selon nous. Cette transition peut être incitée par la loi avec « la mise en place d’une fiscalité variable en fonction du temps qui pèse sur la ressource » par exemple, proposition que défendait hier soir à Aix le député EELV François-Michel LAMBERT.
Les JE-AMM, avec cette rencontre-débat, ont encore rappelé ce lundi soir qu’ils aspiraient à un changement profond de modèle économique beaucoup plus tourné vers la réutilisation des déchets (compostage des déchets organiques, recyclage des déchets ménagers, et réutilisation des pièces pouvant l’être) et vers l’ouverture de ressourceries (espaces où offrir une seconde vie aux produits finis)* notamment. Ce modèle économique, qui ne répond pas à toutes les questions mais à une grande partie déjà, permettrait à chacune et à chacun de « mieux consommer » et est à intégrer dans les choix de développement d’aujourd’hui et de demain.
Nos prochains rendez-vous auront lieu en janvier. Bonne fin d’année à toutes et à tous !
Benjamin KAUFMANN Co-coordinateur des JE-AMM 06.82.45.78.42 |
Typhaine ORTEGA Co-coordinatrice des JE-AMM 06.63.82.20.39 |
* Association Huile de Coude & Matière Grise (Ressourcerie d’Aix en Provence – Eiffel Park C – 415 rue Claude Nicolas Ledoux – Pôle d’activités d’Aix en Provence) : Né en 2010, le projet de création d’une ressourcerie au sein du territoire du Pays d’Aix est porté par l’association « Huile de Coude & Matière Grise ». Sa principale mission est l’action en faveur de la consommation et de la production responsables, via la mise en place d’une structure de réemploi, afin de donner une seconde vie à des objets initialement destinés à l’enfouissement.
Plus d’infos : http://huiledecoude.org/association/