Dans la nuit du 17 au 18 avril, a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le Projet de Loi de Finance Rectificative (PLFR) face à la crise du Covid-19.

Ce texte prévoit 20 milliards d’euros d’investissement dans des entreprises françaises sans aucune contrepartie pour le climat. 20 milliards offerts à des entreprises polluantes, dont la liste reste floue, et sans qu’aucun engagement ne soit demandé en retour pour respecter l’Accord de Paris. C’est un scandale !

Deux amendements ont pourtant été déposés par les député.e.s Delphine Batho et Matthieu Orphelin en ce sens, mais le gouvernement a préféré les balayer d’un revers de mains, préférant des mesures esthétiques en deçà de la législation déjà existante.

Où est la rupture dont le Président de la République nous avait parlé ? Où est le “Monde d’Après” où les dogmes allaient être remis en question ?

Il semblerait qu’au-delà des grands discours ce soit le business as usual qui prédomine.

Les Jeunes Écologistes rappellent qu’avant l’irruption de cette crise sanitaire nous étions déjà en crise. Nous devons faire face simultanément au Covid-19 et à ses conséquences et à la crise climatique. Cela passe par une réinvention de notre modèle économique. Les grandes entreprises polluantes doivent être contraintes par la loi à changer leurs pratiques en matière sociale et environnementale. Des conditions strictes et contraignantes doivent être assorties à l’ensemble des mesures de soutien.

De telles contreparties pourraient inclure : l’obligation stricte pour ces entreprises d’élaborer un plan de sortie des énergies polluantes, l’obligation stricte de se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris, la co-détermination des salariés dans les décisions de l’entreprise, la réduction des écarts de salaires, l’égalité des salaires et des conditions entre hommes et femmes dans l’entreprise, le renoncement aux dividendes pendant un an, abandon des paradis fiscaux… A plus long terme c’est vers un autre modèle d’entreprise qu’il faut s’orienter, conforme à une économie réancastrée dans le système-Terre et tenant compte de ses limites.

Nous refusons le retour à l’anormal qui se profile, et réclamons ce changement de modèle. Nous déplorons l’aveuglement coupable de nos dirigeant.e.s à saisir l’interconnexion des crises qui nous frappent et l’imminence des conséquences du dérèglement bioclimatique, qui seront au moins tout aussi dramatiques que celle de la pandémie d’aujourd’hui.

La semaine prochaine, le texte sera étudié au Sénat. Il nous faut nous mobiliser pour qu’une contrepartie sociale et écologique soit exigée !

Nous pouvons traiter à la fois la crise économique et la crise écologique, ne reproduisons pas les même erreurs qu’en 2008 !

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