Hier, le rapport de Pierre Mathiot concernant la réforme de l’épreuve du baccalauréat a été remis au gouvernement. Ce dernier lance des pistes de travail tant sur le fond de cette épreuve que les modalités pratiques de son exécution.
Si les Jeunes Écologistes saluent la volonté de mettre fin aux filières L, S et ES afin de passer à un système plus ouvert aux choix des élèves, nous craignons que la hiérarchie actuelle entre les filières se maintienne à travers le système des majeures et mineures proposées par les lycées.
De plus, nous dénonçons la modification du calendrier des épreuves qui vise à faire passer la plupart des épreuves au printemps. Cette mesure a pour objectif de renforcer encore une fois la sélection dans l’enseignement supérieur en donnant certaines notes au moment de l’orientation avant la fin de toutes les épreuves du Bac.
Par ailleurs, notre mouvement de jeunesse est attentif aux remarques des enseignant-e-s de SVT et de philosophie dont le nombre d’heures d’enseignement diminuerait en dépit de leur importance pour se forger un esprit critique et offrir une possibilité de réflexion sur la société.
« Si les orientations prises tendent à faire croître l’oral dans les épreuves, nous invitons le gouvernement à rendre possible la préparation de cette compétence essentielle. Avec des classes au nombre de 35 et parfois plus, comment est-il possible de préparer sereinement des élèves à un oral de 30 minutes ? » interroge Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.
La proposition d’une nouvelle épreuve dite « grand oral » qui consiste à évaluer les élèves non pas sur leurs connaissances mais sur un projet réalisé pendant 2 ans, est un nouvel élément de différenciation. Nous déplorons que rien ne soit prévu pour pallier aux inégalités qui ne manqueront pas d’apparaître quant aux possibilités de chaque élève à réussir celui-ci.
Nous regrettons surtout que cette réforme du baccalauréat et donc du lycée, n’ait pas l’ambition de corriger les inégalités sociales criantes que notre système scolaire ne parvient pas à corriger et que le projet de loi sur l’entrée à l’université ne fait qu’augmenter.
Malheureusement, il semble, qu’une fois de plus, les économies budgétaires se fassent aux dépens des jeunes et de leur avenir.
En effet, vu le nombre de filières proposées il est sous-entendu que tous les lycées ne proposeront pas les mêmes formations.
Les inégalités géographiques iront donc également, en s’accroissant puisque les meilleurs lycées proposeront les filières les plus cotées, les meilleur-e-s élèves iront dans ces filières et ces lycées et les lycées de périphérie seront vidés de leurs bons élèves.
Contacts :
Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire fédérale – 06 29 70 95 61
Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral – 06 14 29 27 28