Les Jeunes Écologistes l’affirment depuis longtemps : il faut réformer le fonctionnement institutionnel français et réduire le mille-feuille territorial, pour une administration plus simple, plus démocratique et plus proche de la population. Cette refonte doit être un véritable projet politique, discuté et porté par l’ensemble de la société. Cela doit également être l’occasion de repenser vraiment l’aménagement du territoire français selon des principes d’égalité et de solidarité des territoires, au service des citoyennes et des citoyens.
Incapable de mener une véritable politique de gauche et essuyant échecs électoraux sur échecs électoraux, le Président de la République tente de faire diversion avec une nouvelle annonce : un redécoupage territorial sorti du chapeau sans aucune consultation, si ce n’est avec quelques élu-e-s socialistes. Est-ce cela la vision que notre gouvernement a de la République « décentralisée » inscrite à l’article 1er de notre Constitution ?
On peut certes noter quelques aspects intéressants dans les déclarations du Président : la fusion des conseils généraux et régionaux, la clarification et l’affirmation des compétences régionales avec la promesse de la suppression des doublons avec les services déconcentrés de l’État. Mais le bilan est maigre et surtout, la méthode est inacceptable !
La France mérite mieux qu’un nouveau redécoupage qui ne correspond pas à un vécu réel de la population, et ne porte pas nécessairement de sens historique, culturel ou économique. Ces chimères institutionnelles risquent de renforcer le poids des métropoles, qui absorbent toute l’activité et toutes les richesses au détriment du reste des territoires et notamment des zones rurales. La force de l’abstention et du vote FN dans les territoires ruraux et périurbains est un appel de la part d’une population qui se sent de plus en plus délaissée. Combien de temps faudra-t-il au gouvernement et au Président pour le comprendre ?
Pour les Jeunes Écologistes, une réforme territoriale digne de ce nom doit se faire avec et pour les citoyens, à l’issue d’un véritable débat et non pas d’une décision arbitraire prise par quelques élu-e-s et hauts-fonctionnaires. Il s’agit de repenser les échelles de gouvernance territoriale en fonction des bassins de vie, des projets portés par les territoires et des identités culturelles et historiques, plutôt que selon des critères froids et techniques.
Pour renforcer leur poids, les régions n’ont pas forcément besoin d’être plus grandes, elles ont surtout besoin de plus de compétences et de budget. Là serait la véritable réforme : que l’État laisse réellement l’initiative aux territoires.
- Lucas Nédélec – Secrétaire fédéral : 07 77 07 45 69
- Laura Chatel – Secrétaire fédérale : 06 29 85 75 95