Solidarité, lutte et coopération : Southern European Summercamp
(Cet article est une traduction d’un billet de blog de Joan, participant espagnol au SummerCamp Sud-Européen de Marseille, le 28 août 2013. Son billet peut être retrouvé en version originale ici.)
(Merci à Cindy pour la traduction !)
La semaine dernière, Les Jeunes Écologistes, jeunes verts de France, ont accueilli des jeunes écologistes du Portugal, d’Espagne, de Catalogne, de France, d’Italie, de Malte et de Bulgarie pour le SummerCamp Sud-Européen.
Lors de cette rencontre, nous avons pu partager nos impressions et expériences de la crise que nous connaissons actuellement dans chaque pays du Sud de l’Europe, faire des propositions écologiques pour une société plus juste et acceptable, apprendre d’autres mouvements de jeunesses écologistes des plus importants et actifs d’Europe, confronter nos idées avec des représentants du nord de l’Europe et, surtout, se positionner par rapport aux élections de 2014 en prenant en compte la crise et les déséquilibres Nord-Sud existants sur le continent.
Le camp
La rencontre a eu lieu au YesWeCamp!, un projet d’architecture écologique basé sur l’autogestion et implanté dans la banlieue de Marseille, Capitale Européenne de la Culture cette année.
Construction: les “bâtiments” du YesWeCamp ! étaient des caravanes aménagées, transformées et redécorées (devenant ainsi des œuvres d’art), ou bien des bâtiments en bois, fabriqués avec des palettes ou des planches métalliques, voire du plastique, abandonnés. Il y avait également un emplacement assez important pour les tentes, où dormaient la plupart des personnes présentes.
L’eau: le camp était alimenté par l’approvisionnement général en eau potable, mais pas celui des égouts. L’eau des douches (dans lesquelles on ne pouvait utiliser que du savon de Marseille ou des savons biodégradables) était filtrée et assainie par un système réalisé à base de pierres, de sable et de plantes, pour être ensuite utiliser pour le potager ; les toilettes étaient « sèches », à base de sciure, ce qui servira ensuite comme engrais (non, l’engrais ne sera pas produit au camp même).
Art: le camp avait plusieurs scènes et lieux d’expositions; de plus, la construction du complexe en lui-même était envisagé comme création artistico-culturelle. De fait, la monnaie officielle du camp était les « Gastons », monnaie officielle du côté « OFF » de Marseille 2013 (à l’occasion de Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013).
Sur le camp, il y avait les participants du SummerCamp Sud-Européen, mais aussi les Jeunes Écologistes qui participaient parallèlement à leur “forum ouVert”.
Perspectives du sud de l’Europe…
La partie la plus intéressante du Summercamp, sans doute, mais aussi la plus difficile, a été l’échange de points de vue sur la crise. Une classe politique incapable, corrompue et fermée, caractérisée par une droite aveugle et sourde face aux demandes des citoyens, un centre-gauche qui a tourné le dos à ses principes, qui assume et développe les principes néolibéraux de la Troïka ; le recul de l’Etat de Bien-être, les coupes budgétaires et la privatisation de services publiques, de l’éducation au transport, en passant par la santé ou la sécurité ; les gouvernements qui mettent en avant le « sentiment national » pour nous induire en erreur (voir l’instrumentalisation du procès indépendantiste catalan de la part de CIU ou du « conflit » de Gibraltar par le PP), les difficultés des milliers de jeunes qui ne trouvent pas de travail et n’ont même pas un système pour leur venir en aide… Les concepts qui, en Espagne, apparaissent malheureusement déjà comme « normaux », sont présents, avec de légères variations, dans les pays qui nous entourent.
Malte fait curieusement figure d’exception sur ces sujets : un taux de chômage infime comparé à celui de l’Espagne ou du Portugal ; une grande partie des services sociaux sont et continueront à être gratuits malgré les baisses d’impôts généralisés. Il semble que la petite taille du pays, en plus de sa condition de semi-paradis fiscal pour quelques entreprises, soient d’un grand soutien pour les comptes publics.
A l’exception de la France, la situation des partis verts du sud de l’Europe était très semblables. La plupart d’entre eux sont aux portes de leurs parlements respectifs et sont presque tous immergés dans des débats de « faire une coalition, ne pas faire de coalition » avec des forces politiques idéologiquement proches. Les participants de Malte, par exemple, nous racontaient que le parti écologiste est la troisième force du pays… au sein duquel le parlement ne compte que deux partis. En ce qui concerne le Portugal, ils espèrent obtenir d’importantes avancées avec les élections locales, pour pouvoir avoir plus de forces pour une négociation dans la coalition actuelle (avec le Parti Communiste) et, ainsi, avoir une plus grande probabilité de situation favorable sur les listes. En Italie, le « cirque » politique rend difficile la confiance du public. De plus, l’appui de Mónica Frassoni, co porte-parole du Parti Vert Européen, à la liste « Sinistra Ecologia Libertà” lors des dernières élections générales italiennes, a fait naître une grande méfiance au sein des militants et sympathisants du parti écologiste, qui ne faisait pas partie de cette coalition. Enfin, l’apparition du Mouvement 5 Etoiles a réveillé de nombreuses questions – par exemple, que se passerait-il lors des élections européennes si cette formation voulait faire partie du groupe Vert du Parlement Européen (par exemple, comme c’est le cas actuellement avec le Parti Pirate en Suède).
Au niveau politique, nous étions d’accord sur le fait d’arrêter le processus d’austérité qui cause des migrations et la fuite des cerveaux, la dénutrition infantile, voire des décès ; et l’injustice de quelques pays qui augmentent ou maintiennent leurs niveaux de richesse, non pas malgré, mais grâce à la situation du Sud (étudiants formés dans des institutions publiques qui exercent leur travail hors de leur pays, un cours de l’argent des plus bas historiquement grâce aux difficultés des pays « périphériques », etc.).
… et contraste avec le reste de l’Union
Tandis que, dans le Sud, nous partageons sans faille le “Stop austerity now”, le Nord semble s’orienter vers le “Solidarity and solidity” (solidarité et solidité). Claude Weinber (secrétaire général de la Fondation Verte Européenne, GEF) et Ska Keller (députée européenne pour Die Grünen et candidate de la FYEG aux primaires du Parti Vert Européen) nous expliquaient qu’en général, dans le centre et le Nord de l’Europe, l’idée que l’on finance la paresse et l’inefficacité du Sud est toujours présente, et que l’important est d’arriver à un équilibre du budget. Par conséquent, les partis verts vont vouloir aborder avec précaution un sujet clef pour leur électorat, afin d’éviter qu’une solidarité européenne soit perçue comme trop « indulgente » envers les pays du Sud. Apparemment, même le « solidarité et solidité » est une position « radicale » et « risquée » dans le contexte allemand actuel.
Il semble qu’il importe peu qu’il soit presque impossible “d’équilibrer” un budget lorsque le financement de la dette continue d’être très élevé ; que le déficit ne soit pas dû à des excès de dépenses mais à des revenus (c’est-à-dire que la crise cause le déficit et pas l’inverse ; qu’une grande partie du déficit soit dû au sauvetage de groupes financiers qui contribuent à la crise ; ou qu’une partie du problème soit le manque de contrôle démocratique sur l’économie. L’authentique austérité (au sens premier et légitime du terme) est une chose – bien sûr, il faut éviter le gaspillage de ce que payent les contribuables. Mais cette impression, très différente de ce dogme de la « rigueur », que le Sud a vécu au dessus de ses possibilités et que, par conséquent, il faut le « punir » en est une autre. Evidemment, il est fondamental que les partis verts, dans les économies les plus « saines » d’Europe, soient capables de dialoguer et de trouver l’appui de leur électorat. Mais il est aussi indispensable qu’ils ne suivent pas la logique égoïste et populiste qui permet, par exemple, que Merkel ait de nombreux appuis en Allemagne ; il faut qu’ils soient une réelle force de changement vers une Europe réellement solidaire. En ce sens, il faut se réjouir de savoir que Die Grünen a officiellement écarté avec satisfaction un quelconque type de coalition avec Merkel et son parti, et a réussi à ce que Merkel abandonne son principal objectif pour les européennes.
Sur le camp, nous avons parlé aussi du « changement de cap de l’Europe » que l’on attendrait après l’entrée supposée de Die Grünen (avec le socio-démocrate SPD) au gouvernement allemand. Même si ce n’est pas la partie principale de la campagne et du débat préélectoral, européaniser la campagne est un point sur lequel les verts allemands, et en particulier les jeunes, ont mis l’accent. Et parmi les motivations qu’expose le parti dans son premier spot de campagne (ci-dessus), on trouve le fait que « les jeunes du reste de l’Europe doivent avoir la possibilité de trouver du travail » (à 1 :00 minute). S’il y avait un changement au sein de la chancellerie allemande (ce qui, malheureusement, semble difficile, si on lit les sondages) après les élections du 22 septembre, les Verts auraient une opportunité en or de démontrer, par un changement important quant à la position du gouvernement allemand sur les questions européennes, qu’ils représentent une option crédible et réellement européenne, en donnant ainsi un gros coup de pouce au reste des partis verts pour les élections de mai 2014.
Débats et atelier politiques
Au SummerCamp nous avons eu l’occasion de confronter des points de vue politiques dans les domaines écologique, économique et social.
Economie circulaire
Nous avons eu la visite de François-Michel Lambert, député d’Europe Écologie Les Verts des Bouches-du-Rhône, viceprésident de la commission de développement durable à l’Assemblée Nationale et président de l’Institut de l’Economie Circulaire, lors d’un atelier dans lequel il nous a expliqué ce concept, de manière très accessible.
Il s’agit, globalement, d’arriver à une économie de « zéro déchets », où les déchets d’une entreprise ou d’une industrie servent comme ressources à une autre. Il faut maximiser le profit que l’on peut tirer de chaque gramme de matière (ou minimiser les ressources nécessaires pour une activité concrète). Mais cela suppose également des mesures comme se concentrer sur les services et les besoins plutôt que de posséder des produits (par exemple, les systèmes de location de vélos « bicing » vont dans cette direction), démocratiser la gouvernance des entreprises et assurer l’équilibre de la société.
La conclusion principale de l’atelier a été que si nous continuons dans le système capitaliste actuel, il est nécessaire de promouvoir des mesures d’économie circulaire… mais qu’en soi, cela ne résoudra rien puisque cela ne prend pas en compte le niveau total de consommation ni une économie réellement au service des personnes. En tout cas, il était intéressant d’écouter une contribution écologique plus pragmatique qu’idéologique, présentant des mesures qui peuvent et doivent se développer maintenant, que même les grandes entreprises demandent et sur lesquelles la classe politique est toujours en retard. Il est clair que nous avons besoin d’un changement total de modèle mais que celui-ci peut seulement être mené à bien si nous commençons par le début : c’est-à-dire, par le présent.
Revenu de base
Télémaque Masson, un des Jeunes Écologistes, a fait un atelier sur le revenu de base des citoyens. C’est un concept dont j’avais déjà entendu parler – par exemple, dans le programme du Green Party au Royaume-Uni pendant les dernières élections – mais par rapport auquel, cependant, je restais assez méfiant. Je dois admettre que je suis toujours sceptique à ce sujet et cela me donne la sensation qu’il faut une société plus consciente de la responsabilité collective, mais cette discussion m’a beaucoup aidé à mieux comprendre le concept et m’a permis de voir qu’il est beaucoup plus étudié que ce que je ne le pensais.
Le revenu de base, qui a une Initiative Citoyenne Européenne, consiste à donner à chaque personne un revenu de base (la quantité exacte varie selon les théories) sans aucune condition. Quelque chose qui, à première vue, semble être « de l’argent gratuit » sans l’avoir gagné, a bien une justification et un développement théorique, éthique et pratique. Dans les grandes lignes, c’est en lien avec le fait que nous sommes arrivés à un niveau de mécanisation qui permet d’alimenter, d’habiller et d’entretenir toute la société sans arriver au plein emploi ; cela suppose l’éradication de la misère ; la reconnaissance que s’il existe du travail que personne ne veut faire, mais qu’il y a des personnes qui le font parce qu’elles n’ont pas d’autre choix dans la vie, alors nous sommes devant une espèce de nouvel esclavage et d’inégalité sociale ; cela suppose aussi de reconnaître tout le travail qui n’est pas de l’emploi, qui actuellement n’est pas rémunéré (comme s’occuper des personnes âgées ou des enfants ou le ménage) et qui est principalement à charge des femmes ; qui à la fois élimine les dépendances qu’il peut y avoir, par exemple, entre une femme au foyer sans travail rémunéré et son mari qui occupe un emploi.
J’ai en partie intégré la formule “le travail rend digne” d’un côté et « chacun tire les marrons du feu » de l’autre, au final les deux idées reviennent au même ; également l’idée que l’argent représente quelque chose de physique et d’immuable comme l’or ou les ressources concrètes (ce qui est totalement faux depuis que les monnaies ont cessé de se baser sur des réserves réelles). J’ai aussi une certaine peur de ce qu’il se passera s’il y a des choses que personne ne veut faire, des choses qui sont nécessaires pour que la société fonctionne ; tu ouvres la possibilité que si quelqu’un ne veut pas les faire, il ne doit pas les faire. Alors, je suis en train d’admettre cette forme d’esclavage moderne dont je parlais précédemment.
Comment financer le revenu de base : c’est un sujet complexe, puisqu’il y a diverses options qui peuvent avoir des effets très différents. Laissons de côté pour le moment le fait qu’il y ait diverses options mathématiquement envisageables.
Dans l’atelier sur le revenu de base, nous disions que si la politique traditionnelle peut être vue comme une ligne de gauche à droite, entre la suprématie de l’Etat d’une part, et la suprématie des marchés et pouvoirs économique d’autre part, les Verts se situeraient sur une tierce position, hors de cette ligne, à savoir celle de l’autonomie authentique et de la liberté individuelle (quand je dis authentique, je veux dire que chaque personne doit avoir la plus grande capacité et opportunité réelle de se développer en tant que personne et de remplir ses objectifs, ce qui évidemment n’est pas possible dans un système capitaliste où le pouvoir et la pauvreté s’auto-perpétuent).
Un danger important qui réside dans l’idée du revenu de base est que dans les sphères néolibérales, il y en a qui défendent une version du revenu de base mais comme substitution des services basique qui devraient être publics (éducation, santé, recherche…). Autrement dit, une authentique marchandisation de l’état de bien-être, ce qui probablement irait totalement à l’encontre des objectifs initiaux d’un revenu de base.
En résumé, c’est un sujet complexe, probablement à l’avant-garde de propositions pour une authentique émancipation, sur lequel on pense beaucoup, on réfléchit et on publie. Il me reste beaucoup de lecture et de formation à faire pour pouvoir, grâce aux données et points de vue, prendre une décision finale sur ce que je pense à ce sujet.
Populisme et extrême droite
Enzo Poultreniez, co-auteur de “Face au FN”, a mené une discussion sur des organisations populistes et d’extrême droite en Europe. Il en ressort surtout la distinction entre les deux termes, illustrée par exemple par la trajectoire politique du Front National. A l’époque de Jean-Marie Le Pen (qui est arrivé au second tour des élections présidentielles françaises de 2002), le FN était surtout un parti d’extrême droite, économiquement libéral mais socialement conservateur. Cependant, avec l’arrivée de sa fille Marine, le parti a adopté des positions plus populistes. L’ambivalence quant au mariage égalitaire (au lieu d’un refus clair) par exemple, ou le protectionnisme de l’Etat que défend Marine, rompent radicalement avec les origines de la formation et ont même engendré une plus grande autonomie de divers groupes radicaux précédemment en lien et sous le contrôle du parti.
D’autres observations surprenantes de cette différence entre populisme et extrême droite sont le concept « d’homonationalisme » – l’instrumentalisation de l’islamophobie, qui caractérise l’islam comme une culture spécialement homophobe, pour s’attirer le vote gay. Au niveau stratégique, l’invité ironisait en disant « qu’ils préféraient les homos blancs plutôt que les arabes ».
Un autre sujet qu’il faut souligner est l’importance des propositions politiques des Verts sur la lutte contre le fascisme et la xénophobie. Pour expliquer les problèmes d’intégration et les tensions ethniques de certains quartiers, on ne peut se référer à l’arrivée d’une « mauvaise immigration ». Il faut s’intéresser aux conditions sociales et économiques existantes qui n’incitent pas des personnes susceptibles d’être en concurrence pour un emploi, un espace ou des ressources à s’y installer. Une mairie qui ne se focalise pas seulement sur les centres touristiques mais qui développe une politique spécifique également dans les banlieues est fondamental pour créer une authentique cohésion sociale.
De plus, la tendance des partis majoritaires à “faire le jeu” des partis qui cherchent à exalter la xénophobie par des intérêts partisans, renforce davantage l’impératif que nous avons, nous les Verts, à combattre ce faux débat.
En préparation pour les Européennes de 2014
Le Summercamp a également été l’opportunité idéale pour expliquer et sonder les activistes des pays du Sud de l’Europe sur la campagne commune de la FYEG. Cela a surtout été utile pour comparer l’expérience et l’ambition d’organisations qui ont certain parcours derrière eux, comme les Joves d’Esquerra Verda (Catalogne) ou les Jeunes Écologistes (France) avec celle d’organisations plus jeunes ou plus petites comme la Red EQUO Joven ou les jeunes verts italiens.
L’un des objectifs des SummerCamps régionaux qui ont eu lieu cet été (Sud de l’Europe, îles britanniques, pays germanophones, Europe de l’Est) était d’assurer que le manifeste commun de la FYEG et les propositions qu’il présente soient réellement représentatives de la diversité européenne. Pour cela, chaque SummerCamp a débattu sur le contenu du manifeste et l’a comparé avec la réalité de chaque région. Par exemple, parmi les activistes de la Méditerranée, nous avons souhaité mettre l’accent sur l’importance d’être encore plus véhéments contre les mesures d’austérité et nous avons incorporé le concept de la dette illégitime et l’audit citoyen de la dette.
Ces changements dont nous avons discuté et que nous avons approuvé ensemble, entre les pays du sud de l’Europe, seront soumis à amendements et votés lors de l’assemblée générale de la FYEG, qui a lieu cette semaine à Bad Hersfeld, en Allemagne. De plus, nous comptons sur l’engagement des délégué(e)s des organisations présentes pour appuyer les propositions réalisées conjointement, en donnant une ligne beaucoup plus pratique à cette coopération et à la solidarité que nous recherchons.
EELV – Expérience des Verts dans le gouvernement français
La fin du SummerCamp a coïncidé avec le début des journées d’été des écologistes, l’université d’été des Verts français. Députées et députés verts et membres écologistes du gouvernement français étaient d’accord sur l’importance de continuer d’appuyer l’exécutif. Ils ont mis l’accent sur les changements nécessaires en matière de fiscalité verte, de transition énergétique qui prévoit une importante réduction de production nucléaire, des mesures pour protéger les locataires et toute une série de mesures qui, sans la présence des Verts au gouvernement, n’aurait jamais pu réussir.
Après quelques-unes des mesures les plus controversées du gouvernement français et les doutes de l’impact et de la visibilité écologique au sein de celui-ci, quelques voix ont demandé aux dirigeants du Parti de rompre les relations avec le parti socialiste. Finalement, c’est le Congrès du parti lui-même qui devra en décider, mais pour le moment, les opinions « officielles » du parti sont claires.
Appendice: Principales conclusion, leçons et impressions (politiques o upas) du Summercamp
- Les camarades de Joves d’Esquerra Verda (jeunes de ICV) ont joué un rôle important à l’heure de reporter la dureté de la situation sur des personnes qui, par leur situation géographique, n’étaient peut-être pas totalement conscientes d’être arrivées à un tel extrême.
- Les Jeunes Écologistes sont des hôtes impressionnants… et on remarque (beaucoup) l’effet de la culture politique française.
- Je dois lire beaucoup plus sur le Revenu de Base. L’idée est beaucoup plus développée et étudiée que je ne le pensais, et le concept va beaucoup plus loin que « de l’argent gratuit pour tout le monde, parce que c’est comme ça ».
- Il est possible (et nécessaire) d’expliquer des concepts politiques et économiques complexes de manière simple et accessible, afin qu’ils puissent être compris par des personnes qui, auparavant, n’en avaient jamais entendu parler. Et plus cette explication sera proche du quotidien des gens, plus elle sera facile à comprendre.
- Avec une installation solaire de réchauffement de l’eau très très simple, des dizaines de personnes peuvent se doucher avant 9h du matin avec de l’eau chaude. Il n’y a donc aucune raison valable pour ne pas installer ce type de système dans chaque habitation.
- En politique, surtout à gauche, nous nous focalisons souvent sur la taille des entreprises, et nous arrivons à cette quasi glorification des PME. Même s’il est vrai que les PME fraudent moins, créent plus d’emploi pour chaque euro de bénéfice et combattent les oligopoles, nous devons nous concentrer davantage sur le titulariat et la gouvernance des entreprises, et pas seulement sur sa taille. Une petite entreprise familiale peut exploiter davantage les personnes qui travaillent pour elle (et il peut être plus difficile de s’organiser pour corriger cette situation) qu’une coopérative qui donne des emplois à des centaines de personnes.
- Le débat du rôle des écologistes dans un gouvernement de coalition est compliqué : étant minoritaires dans un gouvernement, est-ce que tu te contentes d’approuver des choses qui, si tu n’étais pas au gouvernement, n’auraient jamais eu lieu (fiscalité plus verte, protection du droit à un logement digne, fermeture de réacteurs nucléaires) ? Est-ce que tu abandonnes un gouvernement qui mets l’accent sur des mesures antisociales, et tu le laisses avec la capacité de continuer à mettre l’accent dessus ?