Le Président de la République a qualifié « d’acte abject » la très probable utilisation de gaz toxique par l’État syrien contre sa population. Si nous, Jeunes Écologistes, condamnons fermement la violence extrême d’un pouvoir prêt à toutes les atrocités pour rester en place, nous nous insurgeons également contre l’hypocrisie des dirigeants européens et états-uniens.
Depuis des décennies, le parti Baas se maintient au pouvoir d’une main de fer, avec le soutien plus ou moins actif des grandes puissances. Depuis deux ans, Bachar el-Assad n’a su que répondre par les pires horreurs à une population qui réclamait pacifiquement la justice et la liberté, ces attaques chimiques étant le point d’orgue de ces atrocités..
Nos dirigeants s’investissent du beau rôle de défenseur des droits humains quand il s’agit de se débarrasser d’un despote devenu trop gênant alors qu’on l’accueillait en grande pompe il y a encore peu. On nous parle de liberté et de défense des plus faibles là où il n’y a que le cynisme froid des intérêts nationaux.
Cependant, il est plus nécessaire que jamais d’agir pour arrêter cette folie meurtrière. Même si la situation est désormais inextricable et qu’il n’existe aucune solution idéale, les responsables politiques devront faire un choix, en se gardant bien de tout manichéisme simplificateur. Ce choix, en ce qui concerne la France, doit être fait le plus démocratiquement possible, c’est à dire en soumettant les décisions de l’exécutif au vote de l’Assemblée Nationale.
Les Jeunes Écologistes, profondément pacifistes, considèrent que le choix de la guerre est toujours le signe d’un échec. Même si une intervention armée des États-Unis et de la France pourrait apparaître comme une solution pour stopper les massacres à court terme, elle risque en définitive d’aggraver la situation, voire d’embraser tout le Proche-Orient.
« Nous pensons qu’il faut privilégier avant tout une solution négociée dans le cadre de l’ONU, seule organisation véritablement légitime à intervenir dans un tel conflit, même si ses modalités de gouvernance sont largement insatisfaisantes pour nous » précise Laura Chatel, secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes. L’émergence d’une solution négociée, pouvant éventuellement inclure une force onusienne d’interposition, est l’unique condition pour la construction de la paix. Dans le même temps, une action humanitaire forte doit être menée sur le territoire syrien et en faveur des réfugiés. Le gouvernement français, si prompt à envisager une intervention militaire, doit d’abord assurer son rôle de pays d’accueil envers les réfugiés syriens, ce qu’il se refuse pourtant obstinément à faire.
Enfin, au-delà de la question d’une intervention militaire en Syrie, les Jeunes Écologistes regrettent l’absence de toute position européenne sur la question syrienne et l’inexistence d’une stratégie claire de la part de l’Union Européenne pour une politique pacifiste au Moyen-Orient, seul gage d’une résolution durable du conflit syrien.
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