Entretien avec Grégory Doucet, candidat tête de liste de « Maintenant Lyon pour tous »

A retrouver ici sur Soundcloud.

Pour cet épisode de notre Tour des Communes, on s’est rendu à Lyon. Troisième plus grande ville de France où l’écologie a le vent en poupe et où Grégory Doucet, tête de listes des écologistes pourrait bien l’emporter.

Dans cet entretien conduit par William, Grégory revient sur son passage de l’association à l’humanitaire et de l’humanitaire à la politique, parce qu’il constate que les batailles sectorielles trouvent rapidement leur limite face à la nécessité de changer le système. Il décrit sa vision de Lyon, ville foisonnante sans être écrasante ; Lyon porteuse de valeurs, héritière d’une tradition humaniste que les Lyonnaises et les Lyonnais mettent en actes par la multiplicité des solidarités quotidiennes qui s’y déploient. Lyon apaisée, audacieuse, humaniste, voilà le programme avec la transition écologique en matrice et en horizon.

Les temps forts de notre entretien :

– À propos de sa candidature et de la situation politique

« Assez tôt dans ma carrière, j’ai pris conscience que l’action individuelle, ou collective mais sur un sujet particulier, était nécessaire mais pas suffisante. Nécessaire parce qu’effectivement il y a des injustices, des inégalités – on a beau en théorie naître libres et égaux, dans la réalité on ne part pas tou·te·s avec les mêmes chances dans la vie. Mais très souvent, même systématiquement, je me suis rendu compte de la nécessité à un moment de faire système, que l’action portée par certain·e·s puissent ensuite être reprise à un niveau plus global »

« J’étais un militant investi mais sans ambition. Je n’ai pas un ego surdimensionné. Je ne me suis pas investi dans cette élection parce que je rêve de devenir maire de Lyon depuis que je peux me regarder dans la glace. J’ai eu envie de m’engager parce que j’ai suffisamment d’expériences, à la fois militantes mais aussi d’expériences personnelles, de la vie, du monde qui m’entoure pour pouvoir apporter quelque. Pour moi, c’était important de considérer que j’avais quelque chose à apporter »

« Je pense que nous vivons un moment historique, au sens où l’humanité vit un moment historique. Dans l’histoire de l’humanité, les êtres humains n’ont jamais eu à se poser la question de leur survie ou de la survie de leur cadre de vie comme on est en train de se la poser. Dans une situation où on s’est nous-mêmes mis (…). Et l’humanité n’a jamais eu à faire des choix d’une telle ampleur de ceux qu’elle doit faire aujourd’hui »

« Je me retrouve tout à fait dans l’analyse de Bruno Latour ou d’autres. Aujourd’hui, il y a vraiment le clivage, qui pour moi doit s’exprimer en politique, entre celles et ceux qui défendent un projet de vie terrestre et les autres, celles et ceux qui continuent à penser que la croissance économique, la technologie va nous sauver. Ils ne sont plus dans cette humanité terrestre. On est tou·te·s amené·e·s à s’interroger individuellement sur là où nous nous situons »

« A un moment, il faut travailler sur les systèmes, sur les organisations politiques. Le fait est que les actions de plaidoyer portées par les associations, les groupes de pression, les militant·e·s écolos n’ont pas suffis jusqu’ici pour que des responsables politiques intègrent l’écologie, non pas comme un sujet de plus, mais comme une pensée qui irrigue l’ensemble de leurs actions »

– À propos du programme et, notamment, de la place des enfants en ville

« On veut que Lyon soit une ville apaisée, une ville audacieuse, une ville humaniste. La transition écologique doit nous permettre de conserver et même enrichir ces caractéristiques »

« On a construit nos villes à hauteur d’adultes. Et la ville elle est aussi pour nos enfants. Au fur et à mesure du développement de nos villes, on a construit des villes qui, petit à petit, enferment les enfants dans des cadres, des règles »

« On a tellement fait de place à la voiture que oui pour un·e enfant ce n’est pas simple de se rendre tout·e seul·e à l’école. Et donc on a petit à petit construit des villes qui excluent en quelque sorte une partie de sa population. Je veux qu’on fasse de Lyon la ville des enfants, c’est-à-dire qu’on repense les aménagements de manière à ce que la ville soit aussi faites pour les enfants. Cela veut dire repenser les déplacements en ville, faire en sorte que la marche soit la norme en priorité, en numéro deux les modes doux et ensuite la voiture »

« Le rapport à la nature des enfants est indispensable (…) il faut pouvoir leur offrir un rapport avec la nature, d’où l’importance de la végétalisation en ville, de casser le bitume dans les écoles, de remettre des arbres, de la terre… »

« Un enfant doit pouvoir aussi prendre son vélo ou sa trottinette pour se déplacer en ville. Aujourd’hui c’est très difficile car il y a un pourcentage très faible de nos voies cyclables qui sont sécurisées ; la majorité n’est pas propice aux déplacements des enfants »

« Il faut qu’on repense notre ville aussi à hauteur d’enfants et pour cela il y a besoin de les écouter. On a mis dans notre programme qu’il y ait des conseils d’enfants dans chaque arrondissement pour qu’il puisse avoir une parole qui sera captée, à nous aussi de rendre compte auprès de la population de cette parole (…) pour qu’elle puisse donner lieu à des réalisations concrètes »

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