– Communiqué unitaire des organisations de jeunesse –

Aux cris de « Justice pour Théo, la police tue des innocents », des milliers de manifestant.e.s ont protesté dans plusieurs villes du pays ce week-end. Que ce soit à Bobigny, Nantes, Bordeaux, Caen, Rouen ou Strasbourg, la colère s’est exprimée contre le viol de Théo par la Police à Aulnay-sous-Bois dans la cité des 3000. Ce qui est arrivé à Théo nous rappelle pourquoi Zyed et Bouna couraient !

Justice à deux vitesses

Les policiers n’ont pour le moment subi aucune condamnation. Ils ont été inculpés pour trois d’entre eux de violences et un seul de viol, et suspendus avec maintien de leur salaire !
Mais du côté des jeunes qui manifestent contre ces actes inqualifiables, la justice a été plus que rapide : 5 d’entre eux ont été jugés à Bobigny pour un « délit d’embuscade en réunion ». Six mois avec sursis contre les jeunes sans casier judiciaire, et six mois fermes à l’encontre des deux autres. Tout un symbole d’une justice à deux vitesses, qui inflige de la prison ferme aux jeunes des quartiers qui se révoltent, aux sans-abris qui volent un peu de nourriture pour survivre ou aux syndicalistes qui se battent contre la Loi Travail mais qui épargne les riches et les puissants.

Exclusion sociale et racisme d’État

C’est un révélateur du système dans lequel nous vivons : plus la société est injuste, plus il y a de chômage, d’exclusion et de misère, et plus la répression s’abat. On l’a vu récemment avec l’état d’urgence, qui a surtout permis de stigmatiser les musulman.e.s, d’arrêter des militant.e.s écologistes et d’interdire des manifestations contre la loi travail. On le voit en permanence dans les banlieues, où le racisme, les violences policières, les humiliations, les contrôles au faciès, font partie du quotidien. En juillet 2016, Adama Traoré était tué, asphyxié par des forces de police. L’affaire de Théo n’est pas un simple dérapage de quatre crapules. A force de désigner les jeunes des quartiers populaires comme des délinquants, de soutenir les policiers racistes dans toutes leurs exactions, ces derniers ont le sentiment que tout leur est permis, et qu’ils seront toujours impunis. Le racisme distillé d’en haut gangrène la police au point qu’un syndicaliste policier se permet de dire à la télé que l’insulte «bamboula» est à peu près convenable !

La question de la violence policière est indissociable de l’oppression qui pèse sur nous toutes et tous. Les responsables politiques et les médias dénoncent la «violence» quand des jeunes se révoltent contre l’injustice. Mais qui dénonce la violence quotidienne du chômage, du racisme, qui brise des vies ?

Nous ne laisserons pas passer les crimes policiers. Nous descendrons dans la rue pour mettre un terme aux violences policières. En tant qu’organisations d’étudiant.e.s, de lycéen.ne.s, de jeunes travailleur.se.s, nous appelons à poursuivre la mobilisation, en se joignant au rassemblement du 18 février qui aura lieu Place de la République à 15h, et à la marche nationale pour la justice et la dignité du 19 mars à Paris. Entre ces deux dates, il nous semble important de faire en sorte de rassembler l’ensemble des jeunes et des travailleur.se.s et nous interpellons donc les organisations de travailleur.se.s et des quartiers populaires pour organiser une manifestation commune pour réclamer justice pour Théo dans les prochaines semaines. Nous appelons également tou.te.s les étudiant.e.s, lycéen.ne.s et jeunes travailleur.se.s à se réunir et s’organiser sur leurs lieux d’étude et de travail.

Pas de justice, pas de paix !
Justice pour Théo !

Signataires : Ensemble ! Jeunes, Jeunes Écologistes, Jeunesse ouvrière chrétienne,
Lycéen.ne.s et étudiant.e.s autonomes, NPA jeunes

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