Tribune pour l’égalité et contre l’homophobie
par les Jeunes Écologistes Aix-Marseille
*Les hommes et les femmes, homosexuel(le)s combattant(e)s pour l’égalité, ne veulent ni conquérir, ni régner. Tous, sans distinction de notre orientation sexuelle, nous désirons nous entraider. La misère des uns, ne peut faire le bonheur des autres. Nous ne voulons ni haïr, ni rejeter, ni mépriser.
La vie peut être libre et belle, il y a de la place pour chacun dans notre société. Mais certains ont perdu ce chemin. Certains sont devenus cyniques, intolérants et brutaux. Nous avons besoin d’humanité et de bonté. Sans cela, la violence dominerait.
La violence est née de l’amertume de ceux qui redoutent le changement. La haine passera, et le bonheur reviendra. Tant que les hommes vivront, la liberté ne disparaitra pas .
Ne laissons pas les autres nous imposer leurs pensées et leurs actes. La liberté est dans l’accomplissement et l’épanouissement de chacun.
Nous portons l’amour dans nos cœurs. Nous avons le pouvoir de rendre la vie de toutes et de tous une formidable aventure. Au nom de la démocratie, unissons-nous pour le pluralisme.*
Les Jeunes Écologistes d’Aix-Marseille, au jour de l’adoption du texte sur l’ouverture du mariage civil et de l’adoption à tous les couples, se félicitent de ce formidable progrès. Une injustice a été réparée. La liberté et le respect des uns est devenue plus grande et la liberté des autres demeure intacte.
Après des mois de débat, dont la violence n’a été que croissante, le camp «anti-égalité» s’est révélé. D’un côté, la croyance que les préceptes d’une religion peuvent être imposés à tous a amené à la violence morale et physique. De l’autre, l’idée que la laïcité promet à chacun la liberté de vivre ses croyances sans entraver celles des autres s’est déployée. La violence de certains n’a pas lieu d’être dans le débat autour d’un texte d' »amour » et de de plus grande liberté.
Peut-on aujourd’hui continuer à accorder de la crédibilité aux mouvements «anti-égalité» quand, de la violence des idées, ils en sont venus à la violence des mots et à la violence physique ?
La hausse des mouvements identitaires et fachistes, notamment chez les jeunes, nous inquiète au plus haut point. Dans le climat politique actuel, le discours public devrait avoir pour principal objectif de discréditer de tels mouvements dont les idées sont néfastes pour la démocratie et s’opposent à un vivre-ensemble apaisé.
Nous regrettons que des mouvements banalisent des discours homophobes. Nous regrettons que des mouvements autorisent la violence pour défendre un dogmatisme d’un autre temps. Une ligne d’intolérance a été franchie et les «anti-égalité» en portent la responsabilité. Nos convictions et notre éthique nous oblige à dénoncer et condamner cette violence avec vigueur. L’éthique nous impose un engagement étatique et personnel renforcé en faveur de mesures éducatives à la tolérance.
Les Jeunes Écologistes rappellent aux opposants du projet de loi que la République Française promet la laïcité. L’institution du mariage civil laïque est enfin ouverte à toutes et à tous sans plus qu’aucunes discriminations fondée sur l’orientation sexuelle ou d’un autre type ne soient autorisées. Cette ouverture des droits n’enlève rien à la nature du mariage religieux.
Ce nouveau droit fait partie d’un mouvement fondamental d’une véritable paix sociale : l’acceptation et la compréhension des différences. La République reconnait enfin l’union de deux hommes et de deux femmes. La République reconnait enfin les enfants de ces couples.
Quant à la famille, il va de soi que la loi ne lui impose pas d’abdiquer sa pluralité. La loi défend et protège désormais chaque structure familiale, qu’elle considère, à juste titre, potentiellement viable et réussie.
Les enfants de ces familles ont gagné des droits, peut-on en être attristé ? L’intérêt supérieur de l’enfant est celui d’être protégé des malheurs de la vie : la perte d’un parent, la privation d’amour et d’éducation. Peut-on considérer le fait de naitre et de grandir dans une famille homoparentale comme étant source de malheur ? Chaque jour et chacune de ces familles est la preuve qu’il n’y a là qu’un déplorable fourvoiement idéologique des opposants.
Les Jeunes Écologistes et chaque écologiste combattent ensemble pour un monde nouveau. Un monde décent, où la violence arbitraire n’est pas tolérée. Un monde juste, où personne ne se sent lésé d’un droit. Un monde heureux, où la chance de bien vivre est assurée. Un monde libéré, où chacun est libre de se marier avec qui il le désire. Un monde réaliste, car chaque jour chacun d’entre nous contribue à le faire progresser.
*Texte en italique : libre adaptation du discours final dans le film Le Dictateur (1940, Charlie Chaplin)