L’année 2011 marquée par de multiples réformes sur les programmes scolaires et le recrutement des professeurs touche à sa fin. L’heure est au bilan et force est de constater que les restrictions budgétaires du service public n’ont pas épargné l’Education nationale alors que Luc Chatel poursuit son entreprise de démolition de l’enseignement.

« Il faut un patron dans l’établissement »

Dernier projet de décret en date: l’évaluation des professeurs par le chef d’établissement fortement contesté par la totalité des syndicats enseignants, réunis lors de la manifestation nationale du 15 décembre.

Les Jeunes Ecologistes présents à leurs côtés à Paris ont exprimé leur mécontentement devant cette proposition visant à supprimer les évaluations par les inspecteurs pour les remplacer par un entretien professionnel tous les 4 ans avec les chefs d’établissement qui bénéficieraient ainsi des « pleins pouvoirs ». Cette décision s’inscrit dans la dégradation progressive du métier d’enseignant qui serait alors noté par un supérieur hiérarchique n’ayant aucune connaissance de sa discipline mais distribuant pourtant les bons et les mauvais points dans son équipe sur la base de critères de notation tout aussi subjectifs qu’injustes.

Prenons comme exemple l’implication dans l’établissement: faudra-t-il qu’un enseignant accepte d’effectuer des heures supplémentaires pour être bien perçu par la hiérarchie alors que les refuser relève souvent d’un choix politique et solidaire? En effet, accepter des heures supplémentaires  empêche toute création de postes qu’ils soient réservés aux titulaires, contractuels ou vacataires.

Luc Chatel récemment interviewé sur France Inter persiste: « il faut un patron dans l’établissement » laissant ainsi entendre qu’un durcissement hiérarchique serait bénéfique pour ces fumistes de professeurs…parce qu’ils le valent bien!

Une gestion managériale court-termiste

L’ancien DRH de Loréal semble visiblement confondre mission de service public et multinationale. Les syndicats dénoncent « la gestion managériale » du Ministère de l’Education nationale caractérisée par la masterisation, la suppression de postes, de classes à options, de filières technologiques ou encore l’envoi de jeunes professeurs stagiaires au charbon dans des classes difficiles à temps complet et sans formation.

Il y a quelques mois, afin de dénoncer les conditions déplorables d’entrée dans le métier, le collectif Stagiaire impossible présent dans le cortège a remis un « livre noir » à Luc Chatel compilant pas moins de 170 témoignages de professeurs stagiaires entre frustration, dépression et désillusion sur « le plus beau métier du monde ».

Mais ces différentes mesures soulèvent une autre problématique: quelle formation les politiques court-termistes du gouvernement offrent-elles aux futures générations? Les lycéens étaient nombreux à manifester aux côtés de leurs professeurs, conscients du malaise qui règne dans leurs classes souvent surchargées. Cette tendance ne devrait pas s’inverser puisqu’au mépris des différentes mobilisations successives, Luc Chatel a d’ores et déjà annoncé la couleur pour la rentrée 2012-2013 avec la suppression de 14 000 postes d’enseignants dont plus de 6500 dans les académies de Paris, Versailles et Créteil.

Liens:

Carte des suppressions de postes pour 2012-2013: http://www.snes.edu/Rentree-2012-nouvelle-saignee-pour.html?titre_actu=0&debut_premier_article=0

Pétition en ligne sur l’évaluation des enseignants: http://retraitduprojetevaluation.net/

Les jeunes écologistes IDF

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