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En cette période d’élections municipales, la sécurité est un enjeu fort du débat. Beaucoup de candidat-e-s pensent tenir la solution miracle avec la vidéosurveillance, rebaptisée « vidéoprotection », pour mieux faire passer la pilule. Pourtant, l’efficacité des caméras de surveillance sur l’espace public n’est absolument pas prouvée. Voici quelques éléments, pour y voir plus clair.
La vidéosurveillance, ça permet de faire baisser la délinquance : faux !
En fait, personne ne connaît l’impact réel de la vidéosurveillance dans l’espace public, faute d’études suffisamment approfondies. Des rapports commandés par le Ministère de l’Intérieur prétendaient montrer son efficacité, mais ils ont été largement remis en cause par les spécialistes de la question. A contrario, un rapport de la Cour des Comptes de 2011, note que l’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance est faible et que son utilité n’est donc pas prouvée dans l’espace public.
La vidéosurveillance, ça coûte très cher : vrai !
Toujours selon la Cour des Comptes, le coût moyen annuel d’une caméra s’élève à 7400 €. Il faut ajouter à cela 36 600 € de coût moyen d’investissement par caméra, ainsi que les études de faisabilité pour chaque projet d’installation d’un système de vidéosurveillance (80 000 € en moyenne). De telles sommes seraient bien plus utiles si elles étaient mises dans des actions de médiation et de prévention et dans le déploiement de moyens humains, pour un contact direct avec la population.
La vidéosurveillance est un bon outil de prévention et de protection : faux !
Une caméra ne peut que surveiller, en aucun cas protéger : en cas de délit ou de crime, une caméra ne peut que servir à constater les faits, pas les prévenir. De plus, l’effet dissuasif des caméras de surveillance n’est efficace que pendant une courte période, au-delà de laquelle la présence des caméras n’est même plus remarquée. Et même si la présence de caméras sur un lieu dissuadait d’y réaliser des actes délictueux ou criminels, ces actes se produiraient ailleurs, à l’abri des caméras. Les caméras ne s’attaquent pas aux racines des problèmes de sécurité. Elles ne sont qu’un outil de surveillance des foules sans réelle efficacité.Seule une présence humaine et la mise en place de politiques permettant de réduire les inégalités et les tensions sociales peut prévenir efficacement la délinquance à sa source.
Quelle politique de sécurité voulons-nous ?
La délinquance est le reflet de notre société individualiste, inégalitaire et agressive. Là où l’intégration sociale, la solidarité et la coopération sont fortes, les problèmes de délinquance et le sentiment d’insécurité diminuent. Le seul moyen de prévenir la délinquance et la criminalité, c’est la mise en place d’une véritable politique de prévention et de contact avec la population. Il ne s’agit pas d’être « laxistes », mais simplement pragmatique : la politique du tout-répressif n’est qu’une succession d’échec, il faut donc trouver des moyens d’action réellement efficaces.
Nous ne réglerons durablement la question de la criminalité et de la délinquance qu’en défendant un système judiciaire juste et respectueux des droits humains, qui permette réellement une réintégration sociale des délinquant-e-s, tout en réduisant les inégalités sociales et promouvant une organisation de la ville qui favorise la convivialité et le développement du lien social.
> LE KIT MILITANT « SOURIEZ? VOUS ÊTES SURVEILLÉ-E-S » :