Les Organisations Non Gouvernementales, l’Organisation des Nations Unies ont récemment fait part de leur inquiétude face à la violence déployée lors des manifestations (contre la réforme des retraites comme contre les méga-bassines) et qui bafoue les libertés et le droit le plus précieux de manifester. Le 30 mars dernier, même la Maison Blanche a rappelé qu’en France comme ailleurs il était important de respecter le droit de manifester… Cette attention particulière de la présidence américaine est motivée par les nombreuses pratiques policières qui préoccupent autant dans l’hexagone qu’à l’étranger. En effet, dans le contexte de la lutte contre le projet de réforme des retraites de nombreux cas de  violences policières ont été identifiés envers les manifestant.e.s issu.e.s des cortèges sauvages comme déclarés.

DE NOMBREUX CAS OÙ UN SEUL SYSTÈME ?

Cette violence, pour « rétablir l’ordre public » est avant tout un choix institutionnel alimenté par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la volonté du gouvernement de ne pas retirer la réforme des retraites, mais aussi, la stratégie de maintien de l’ordre issue des différents textes officiels.

Le choix de ne pas retirer la réforme malgré une contestation pacifique massive dans la rue comme dans l’opinion entraîne l’usage par les opposant.e.s de nouvelles méthodes dans l’espoir de faire plier le gouvernement. Les manifestations non-déclarées, les rassemblements, les dégradations ciblées (banques, grandes entreprises etc.) comme les blocages font partie des modes d’actions contestataires depuis longtemps et doivent être vus comme leurs homologues pacifiques, comme des moyens de parvenir à un objectif politique. La violence policière qui frappe ces modes d’actions est d’ailleurs aussi due à la stratégie de maintien de l’ordre employée. Cette stratégie favorise la confrontation avec les manifestant.e.s dans le but de disperser au plus vite une manifestation. Ce choix implique l’usage en masse de gaz lacrymogène, de charges, d’interpellations, de coups, de canons à eau et de grenades notamment. Toutes ces armes sont autant de moyens mis à la disposition des forces de l’ordre dénoncés par les associations et organisations internationales.

Cependant, si nous avons perçu les violences ces dernières semaines, il est utile de noter qu’elles existent au quotidien. En effet, les pratiques et les méthodes déployées dans l’ensemble des rues de France ces dernières semaines le sont depuis bien plus longtemps dans les quartiers populaires. Les Brigades anticriminalité ont par exemple d’abord été mises en place dans les quartiers populaires au nom de la lutte contre “l’ensauvagement”. Les violences policières touchent donc d’abord les personnes isolés, en périphérie et qui sont dénigrées par les pouvoirs publics. Enfin, le racisme dans la police n’est plus à démontrer et les nombreux cas de violences racistes accentuent encore la rhétorique de la marginalité qui pousse à la violence dans les quartiers populaires. 

La police, dont la fonction première est le maintien de “l’ordre public” est donc bien l’outil de l’Etat qui définit cet ordre public. Les quartiers populaires comme les manifestations contre la réforme des retraites étant considérés comme troublant cet ordre public, subissent ainsi les violences policières validées par l’Etat.

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